Adapté d'un autre roman sur les teenagers de Tulsa signé S.E. Hinton et tourné dans la foulée de The Outsiders, Rumble fish est un film-monde, un film dont on sort comme d'un rêve. Un récit simple, poétique et fort qui nous est sublimement conté par la caméra de Coppola, le travail sur la bande son, la musique de Steward Copeland et l'interprétation de comédiens épatants et comme sur des nuages : Dennis Hopper, Matt Dillon, Chris Penn, Diane Lane et Nicolas Cage. Point d'attraction de cette troupe, Mickey Rourke est magnifique et les scènes où il apparaît sont absolument fascinantes. On tombe complètement sous le charme de sa voix douce qui donne au film une atmosphère cotonneuse très agréable par laquelle on se laisserait volontiers bercer s'il n'y avait ces soudains éclairs de violence, mais une violence stylisée, très chorégraphiée, d'un lyrisme constant.
Ce côté étrangement déréalisant est très proche d'un autre très beau film des années 80 de Coppola que j'aime beaucoup, bien que dans un genre très différent, One from the heart. De film en film, c'est un peu comme si le cinéaste tournait consciemment le dos au monde réel, à sa trivialité, et que rien ne l'intéresse davantage que la liberté de l'univers fabriqué du cinéma, cette machine qui rêve, ouverte à l'impossible.
Ce côté étrangement déréalisant est très proche d'un autre très beau film des années 80 de Coppola que j'aime beaucoup, bien que dans un genre très différent, One from the heart. De film en film, c'est un peu comme si le cinéaste tournait consciemment le dos au monde réel, à sa trivialité, et que rien ne l'intéresse davantage que la liberté de l'univers fabriqué du cinéma, cette machine qui rêve, ouverte à l'impossible.
The Cotton club, 1984
Une œuvre éblouissante, fleuron du style Coppola démiurge de cette grande époque du Studio Zoetrope — qui n'a duré que trop peu — où le réalisateur enchaîne les films ambitieux et les tournages épiques. Il retrouvait ici pour l'occasion Robert Evans à la production et Mario Puzo à l'écriture, ses complices du Parrain. L'ambition est cependant toute autre, avec cette vision mouvementée des rapports incestueux entre la pègre et le jazz.
Spectacle riche et généreux, The Cotton club joue autant avec les codes du film de gangster et les artifices et illusions revendiqués de la tradition musicale hollywoodienne. On sent que c'est en connaisseur que Coppola leur rend hommage, faisant intervenir les grandes personnalités de l'époque. Entre une caméra qui voltige et une photographie sublime, c'est du bonheur sur pellicule qui propulse le spectateur dans un tourbillon de haines, amours, jalousies et folies sur fond de musique. Le résultat est grandiose, comme le fut son échec commercial.
Spectacle riche et généreux, The Cotton club joue autant avec les codes du film de gangster et les artifices et illusions revendiqués de la tradition musicale hollywoodienne. On sent que c'est en connaisseur que Coppola leur rend hommage, faisant intervenir les grandes personnalités de l'époque. Entre une caméra qui voltige et une photographie sublime, c'est du bonheur sur pellicule qui propulse le spectateur dans un tourbillon de haines, amours, jalousies et folies sur fond de musique. Le résultat est grandiose, comme le fut son échec commercial.
Peggy Sue got married (Peggy Sue s'est mariée), 1986
Dans mon trop lointain souvenir, Peggy Sue est une comédie sans réelle surprise, mais efficace et formellement soignée. On est là dans la veine conte de fée du cinéaste, avec cette histoire de revisitation du passé adolescent, entre rêve et magie.
C'est le même postulat que proposait quelques mois plus tôt Robert Zemeckis avec son triomphal Back to the future, qui envoyait lui aussi son protagoniste dans cette Amérique iconique des fifties. Sujet par la suite encore régulièrement investi, du Quartier lointain de Taniguchi au Camille redouble de Noemie Lvosky.
C'est le même postulat que proposait quelques mois plus tôt Robert Zemeckis avec son triomphal Back to the future, qui envoyait lui aussi son protagoniste dans cette Amérique iconique des fifties. Sujet par la suite encore régulièrement investi, du Quartier lointain de Taniguchi au Camille redouble de Noemie Lvosky.
Gardens of stone (Jardins de pierre), 1987
Un titre certes mineur du réalisateur, dont même la mise en scène fait preuve de discrétion, mais très intéressante par son sujet et dont je recommande vraiment la découverte. C'est d'ailleurs sans doute ce minimalisme qui donne une force incroyable à l'émotion dégagée par une pléiade d'excellents acteurs réellement en état de grâce. Au premier rang desquels le fidèle James Caan, James Earl Jones et Anjelica Huston pour les stars, et l'inconnu D.B. Sweeney, remarquable en jeune recrue. On y croise aussi dans des petits rôles Dean Stockwell, Elias Koteas et Larry Fishburne.
Le film met en scène la Vieille Garde, une armée de parade dont le Q.G. est à Washington et qui a parmi ses activités la charge d'assurer les cérémonials d'enterrement des soldats. Nous sommes en pleine guerre du Vietnam, mais Gardens of stone est un film de l'arrière-front et on ne verra du conflit que des images télévisées. Sergent forte tête, James Caan est contre cette guerre sans pour autant jouer les pacifistes, et l'amitié qui le lie à James Earl Jones est vraiment touchante, avec cet humour manifestement typique des militaires, fait de vannes au langage bien corsé. Le film prend la forme d'une chronique, où Coppola observe comment une poignée de personnages évoluant dans ce milieu particulier vivent ces événements, entre sens du devoir et humanité. Cette approche toute en sensibilité m'évoque pas mal le très beau Yanks de John Schlesinger. Plus qu'un joli mélo, Gardens of stone est une œuvre aussi fragile qu'attachante.
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