Drums along the Mohawk (Sur la piste des Mohawks), 1939
Un film historique d'une richesse étonnante,
visuellement splendide, tant dans l'usage du Technicolor que dans ses décors,
ses paysages et ses cadrages. C'est une sorte de pré-western qui raconte la vie périlleuse des pionniers du Far West, sur fond de guerre d'indépendance. Ford accompagne ses personnages avec beaucoup de chaleur et c'est
passionnant de voir le très beau couple formé par Claudette Colbert et Henry
Fonda balloté au fil des ans entre l'espoir et le désespoir, passant de la petite à la grande Histoire grâce à un scénario qui sort pas mal des conventions hollywoodiennes, dans sa construction comme dans ses caractérisations. Chaque scène se
permet le luxe d'offrir presque un genre cinématographique en soi, variant les atmosphères et déjouant les attentes : l'aventure, le fantastique, le drame, la romance, la comédie et
l'action se mélangent ainsi dans une surprenante harmonie qui paraît évidente mais qui ne
peut être que le fruit d'une parfaite maîtrise de ses moyens. Et le réalisateur n'hésite pas
à l'occasion à montrer la violence dans toute son horreur, l'attaque finale du
fort étant à ce titre particulièrement impressionnante. Et que dire de ce long monologue
de Fonda qui raconte la guerre sans que jamais Ford éprouve le besoin de nous
la montrer, moment superbe et mémorable. Bref, spectacle aussi riche qu'éblouissant, le film offre ainsi au spectateur de quoi s'extasier.
Three Godfathers (Le Fils du désert),1948
Un western assez étonnant par sa dimension religieuse qui se
révèle au fur et à mesure du récit. Ça commence en effet de façon aussi
classique qu'efficace avec un sympathique trio de braqueurs de banque pas
vraiment méchants, mené par John Wayne. Poursuivis par le shérif et ses adjoints, ces trois copains
vont se retrouver à errer dans le désert avant de recueillir un bébé. Ford nous propose alors une relecture assez
gonflée de la Nativité, avec autant d'humour que de spiritualité. Le Duke
entreprend alors un véritable chemin de croix, éprouvant et réellement fascinant. Superbes images de cette quête à travers le désert, dépeignant la lutte pour la
moindre gorgée d'eau.
J'ai cependant trouvé la conclusion peu satisfaisante,
s'attardant sur des questions qui se révèlent tristement très terre à terre, et par conséquent bien moins
intéressantes que tout ce qui a précédé. Bref, un film bien singulier, dont la trame a été adaptée de
nombreuses fois au cinéma, parfois avec bonheur comme le magnifique Tokyo godfathers de
Satoshi Kon. Ford lui-même en avait réalisé
une version en 1919 avec Harry Carey Sr. Et dans ce film de 1948, qui lui est dédié, c'est le fils qui reprend le rôle du père.
The Quiet man (L'Homme tranquille), 1952
Aaahh... Moi aussi je
veux refaire ma vie avec une belle rousse dans les verts pâturages irlandais, une
pinte de bière brune à la main... Ford recompose ici l'Eire de ses rêves avec des
paysages véritablement féériques, dans un Technicolor une nouvelle fois flamboyant, dominé qu'il est ici par
le vert des gras pâturages. On sent le cinéaste plus à l'aise que jamais dans sa peinture d'une communauté
pleine de drôlerie, gentiment comploteuse, entre chansons de comptoir et
blagues d'ivrognes. Au milieu de ça, le Duke promène sa nonchalence américaine,
tentant de trouver sa place au cœur de traditions qu'il ne comprend pas
toujours.
Le film distille une euphorie quasi permanente, entre les
scènes de séduction anticonventionelles au possible entre Wayne et O'Hara, la
somptueuse course de chevaux sur la plage, la baston homérique avec VictorMcLaglen — qui dut inspirer Eastwood pour le final de Ça va cogner — des répliques
souvent salées sur la consommation effective du mariage (et cette géniale
dernière réplique inaudible, chuchotée par O'Hara dans le creux de l'oreille). Le film est en fait constamment et malicieusement rempli de clins d'œil au spectateur, qui désamorcent sans cesse
le sérieux auquel pourrait prétendre le récit, donnant un côté bigger than life au comportement des personnages. Et puis on y retrouve la scène à laquelle
Spielberg rendait génialement hommage dans E.T. the extra-terrestrial. On pourrait citer également le flashback qui montre Wayne sur le ring, plastiquement superbe. Du
Scorsese avant l'heure avec cette utilisation des flashes et du gros plan. Même
la musique de Victor Young offre à l'occasion de très belles orchestrations. Voir L'Homme tranquille s'apparente ainsi à un vrai beau voyage, où les émotions sont reines.
Lorsque j'ai pris connaissance des premiers visuels, j'ai été quand même un peu atterré du concept, avec ces bagnoles anthropomorphisées. La logique aurait voulu qu'on situe leur yeux au niveau des phares, mais là les designers ont préféré repenser le pare-brise en y greffant des pupilles. Le plus absurde étant sans doute la présence de portes qui n'ont évidemment aucun sens étant donné que les humains n'existent pas. J'ai bien conscience des limites de ce genre de remarques, mais c'est que je n'ai pas cessé d'être embarrassé par l'absurdité du résultat. Ce qui est beaucoup plus sympa, en revanche, c'est qu'en sortant de la salle et en me retrouvant en pleine ville, j'ai été très agréablement troublé par la vision de la circulation automobile. Soudain, toutes les voitures croisées m'apparaissaient sous un jour nouveau et rigolo. Même si je suis pas du tout dans le trip tuning et sport auto, ce concept des voitures de courses apparaissait comme un terrain de jeu idéal pour que les animateurs exploitent toutes les possibilités de représentation de la vitesse et des mouvements d'inertie. Passée la scène d'ouverture spectaculaire et pleine de promesse, je dois dire que j'ai suivi le film sans enthousiasme débordant. L'histoire en elle-même est non seulement sans surprise, mais même les gags, qu'ils soient visuels ou qu'il s'agisse des vannes balancées par les personnages m'ont semblés un peu pauvres, très loin du mordant irrésistible des autres Pixars.Évidemment, visuellement ça reste bluffant et mon regard se baladait dans tous les coins de l'écran pour se repaître de la finesse des détails, du réalisme des textures (le film bénéficiant vraiment du rendu de la projection numérique). J'étais quand même content de reconnaître la voix d'Owen Wilson, mais au final ce Cars est certainement avecFinding Nemo, le Pixar qui m'a le moins botté, malgré les revisions. J'attendais sans doute trop du retour de Lasseter aux manettes d'un long-métrage, lui qui restait pour moi LE patron, sur un projet dont il avait affirmé qu'il lui tenait à cœur depuis longtemps, et qui semble finalement dépassé en inspiration par ses élèves.
Ratatouille, Brad Bird, 2007
Contrairement au titre précédent, l'annonce de ce projet follement original chapeauté par Brad Bird si vite après la réussite de The Incredibles avait immédiatement soulevé mon enthousiasme. Porté par un rythme effréné, le scénario est riche de qualités, aussi intelligent qu'évident par les thèmes qu'il aborde, passant gracieusement d'un acte à l'autre, en mélangeant plein d'éléments sans jamais que cela soit indigeste. Il y est question de transmission et de destin à accomplir, le film prenant la forme d'un jeu de cache-cache permanent source de gags aussi inventifs que savoureux.
Le film présentait l'audacieux défi d'avoir à faire ressentir et partager au spectateur odeurs et saveurs. Le résultat est formidablement convaincant, les artistes étant parvenus à magnifier ainsi les aliments, par de riches effets de texture et de lumière. L'harmonie entre vue et émotion culmine évidemment dans l'exquis flashback final du critique gastronomique, retrouvant sa Madeleine de Proust. Et l'on se délectera pareillement de cette reconstitution d'un Paris rêvé, tel qu'il pouvait agréablement apparaître dans le studio employé par Blake Edwards pour Victor/Victoria. On imagine sans doute mal le degré d'exigence imposé par un tel film tant le résultat semble couler de source. Michael Giaocchino n'est pas en reste, pimentant sa partition d'un accordéon sans jamais tomber dans le cliché, demeurant au contraire sur les hauteurs de l'élégance.
Wall-E, Andrew Stanton, 2008
La première-heure est un pur chef-d'œuvre, nouvelle prouesse d'animation et de mise en scène. Tout passe par le jeu de mime de cette boîte de ferraille qui atteint une expressivité phénoménale, sans jamais perdre l'aspect mécanique de sa gestuelle et de son regard. Visuellement, on atteint un réalisme encore jamais vu, et au sein d'un écran en cinémascope fourmillant de détails, le spectateur contemple, fasciné, les ruines d'un monde qui est le sien. Cette vision désolée d'une Terre dévastée se révèle aussi poétique que terrifiante. Le choc provoqué par le basculement dans le monde des humains au deuxième acte est très efficace, mais fait inévitablement perdre au film de sa puissance, le faisant en quelque sorte retomber dans un dispositif finalement très conventionnel, balisé. L'efficacité est incontestable, mais l'émotion n'est plus au rendez-vous et si l'on continue à s'amuser de la visite du paquebot de l'espace, on reste avec le sentiment d'avoir perdu quelque chose en route.
Up (Là-haut), Pete Docter, Bob Peterson, 2009
Le premier quart-d'heure du film, sans paroles, accéléré de la vie amoureuse d'un couple, confronté à ses rêves, à la réalité, aux tournants de la vie, est un petit bijou qui me laisse le souffle coupé à chaque fois. Sommet d'émotion qui ne sera plus atteint, le film déroulant ensuite une histoire très originale, certes, mais pas vraiment passionnante, dans un environnement qui cesse malheureusement vite d'être dépaysant. Le paysage de désert minéral a beau être authentique, il apparaît esthétiquement assez pauvre. Le spectacle reste amusant, mais c'est déjà un autre film d'aventures, au déroulement relativement attendu, avec des personnages de méchants plutôt stéréotypés. On se retrouve donc avec le même syndrome que sur Wall-E, à savoir un récit profondément déséquilibré par une structure en deux parties ne fonctionnant pas du tout sur le même registre. Cela reste fort heureusement de la belle ouvrage, bien rythmée, et les artistes du studio parviennent une nouvelle fois à nous captiver. Rien que pour cette audace d'avoir mis sur le devant de la scène un protagoniste du troisième âge, allant à l'encontre de toutes les convenances marketing de l'industrie cinématographique, les auteurs conservent mon respect.
Toy story 3, Lee Unkrich, 2010
Tous les éléments fondamentaux qui faisaient la réussite de Toy story 1 et 2 vont parvenir à être portés encore plus haut à l'occasion de ce troisième volet, qui propose sans doute parmi les images les plus fortes de la trilogie. C'est peu de dire que ce film ne semblait pas s'imposer au prime abord, Lasseter et ses scénaristes ayant donné l'impression d'avoir déjà épuisé le sujet. Et pourtant, le résultat offre un ravissement total, du début à la fin. Blindé d'idées, parvenant à trouver un prolongement justifié au devenir des personnages et à étendre encore leur univers, les auteurs font vite disparaître la crainte d'avoir affaire ici à une suite opportuniste. La franchise reste considérée comme leur trésor, et il est clair qu'ils n'envisageraient pour rien au monde de lui faire perdre de son aura en l'affadissant. Par je ne sais quel miracle, ils sont parvenus à conserver l'intelligence et la sensibilité qui faisaient des deux premiers films de petits bijoux. Les héros passent une nouvelle fois par un très large panel d'émotions, entraînant le spectateur avec eux dans une course toujours aussi folle. Techniquement, les artistes parviennent encore à se surpasser, proposant un travail sur l'éclairage particulièrement poussé, avec des scènes vraiment marquantes.
Gojira (The Return of
Godzilla/Godzilla 1985),
Koji Hashimoto, 1984
Pour son trentième anniversaire, Godzi revient et il est pas
content. Fini le Casimir radioactif moisi des années 70, le gentil protecteur des petits
écoliers nippons. On demande au spectateur de faire comme si rienne s'était passé depuis le film fondateur de Honda en 1954. Le monstre fait ici peau neuve, avec un corps aux articulations un peu plus
dynamiques, et une gueule en animatronic davantage mobile, que leréalisateur filme non sans une certaine
complaisance bien qu'elle demeure totalement inexpressive. Le début est assez
sympathique et donne le ton avec son ambiance de film d'horreur à la TheThing (un cargo abandonné avec une grosse limace planquée). Puis il
faut laisser le temps aux scientifiques de mettre un nom sur la nouvelle
menace. Le scénario s'attarde sur lesconséquences au niveau de la diplomatie internationale. On est en pleine
guerre froide et le Japon assiste, impuissant, à la rivalité des deux grandes
puissances qui cherchent le moindre prétextepour tester leur armement. Cet arrière-plan sur la peur du nucléaire est
un retour aux sources bienvenu et plutôt bien traité, Godzilla étant
explicitement comparé à une bombe atomique surpattes. La naïveté reste toutefois de mise : les déductions du
scientifique font sourire, et on est consterné par la présence d'une nouvelle
gourdasse qui ne sert à rien d'autre qu'à ralentir lafuite des héros en se vautrant lamentablement
dès qu'elle court plus de trois foulées. Cette fois, le roi des monstres est
entouré par des gratte-ciels qui font plus de deux fois sa taille, cequi renouvelle pas mal l'imagerie du genre.
En contrepartie, les maquettes sont moins détaillées que d'habitude. Les plans
sont chouettes, avec de jolis effets de lumière mais Hashimotos'endort un peu
devant. Le spectacle s'avère assez mou et il n'y a guère plus de cinq minutes
de vraie baston. Le final quant à lui est plus émouvant que jamais, les humains
regardant avec deslarmes plein les yeux
le lézard géant sombrer dans la lave d'un volcan.
Gojira tai Biorante (Godzilla vs.
Biollante),
Kazuki Omori, 1989
Second film de cette série post-84. Chaque opus consiste
désormais à tester une nouvelle technologie pour anéantir une bonne fois pour
toutes un Godzilla redevenu menaçant. L'intrigue proprementdite n'est pas inintéressante, entre
espionnage international et biotechnologies. Mais la réalisation manque une nouvelle fois cruellement d'inspiration, la musique est assez embarrassante et presque toujours à côté de la plaque, le
comportement des personnages souvent crétin, les acteurs très nuls, et on
n'échappe pas au pénible ton sentencieux. Ça fait donc beaucoup, et le spectateur doit alors se contenter d'attendre les
scènes avec Godzilla. On ne dira pas que sa patience sera véritablement récompensée. On notera néanmoins d'heureusesaméliorations dans le costume du Roi Lézard, permettant encore de beaux aperçus de sa gueule béante avec
sa langue et ses dents articulées. Même s'il ne s'y attarde pas, Godzi traîne
un peu à Osaka, ce qui permet d'admirer detrès belles maquettes de gratte-ciels. Ça explose bien, mais le reptile radioactif est par trop invincible, jamais on ne sent l’impact des balles et missiles
qu’il reçoit. La violence n’est par contre plussuggérée lorsqu’il se fait agresser par les tentacules de
Biollante. Cette créature génétiquement modifiée, œuvre de la science des
hommes, est particulièrement impressionnante, notamment dans sa dernière
mutation. Quelques séquences de face à face silencieux entre Godzilla et
des humains isolés sont de même assez fortes.
Gojira vs. Mekagojira (Godzilla vs.
Mechagodzilla II),
Takao Okawara, 1993
L'un des opus les plus réussis de cette période.
Visuellement le costume de Godzilla gagne encore en expressivité et il est même
franchement terrifiant dans certains gros plans. C'est égalementle grand retour de Rodan et leurs
affrontements sont tout à fait jouissifs et violents, bien soutenus par une
mise en scène enfin inventive, offrant quelques vues subjectives plutôt efficaces.
Ces deux vétérans vont passer un très mauvais quart d'heure dès l'instant où
Mechagodzilla intervient. Rien à voir avec le mecha d'autrefois qui était
contrôlé par de méchants envahisseurs aliens. Ici, le robot est le dernier espoir des Japonais. Terrassés à plusieurs reprises, les monstres ressuscitent et gagnent en
puissance, et on apprend au passage que Godzilla possède un deuxième cerveau
situé dans le fondement (chacun en tirera les conclusions qui s'imposent). Les
décors sont bien variés, nous promenant de l'île déserte à la verte campagne,
de la vieille ville de Kyoto à la zoneindustrielle, sous des éclairages tantôt nocturnes tantôt diurnes. À
côté de ça, on est obligé de se gaver Godzilla Jr, certes relooké et moins tête
à claque que celui d'il y a 20 ans, maistoujours agaçant dans son chantage à l'émotion. Les humains quant à eux
ont cessé de se prendre la tête. Nulle rivalité ou trahison, pas de morale anti-scientiste,
les enjeux sont simples : ilfaut régler
son compte à Godzilla. Le monstre est néanmoins toujours personnifié de telle
sorte qu'on ne se réjouisse jamais de ses défaites. Même en lui en mettant plein la gueule comme rarement, les humains ne se départissent jamais d'un certain
respect (oui cette phrase a quelque chose de comique), et ils le regarderont en tout sérénité s'enfoncer dans l'océan avec
son rejeton retrouvé. Comment ça, déjà vu ?
Gojira vs. Supesugojira (Godzilla
vs. SpaceGodzilla),
Kensho Yamashita, 1994
Quarante bougies et un nouveau retour en arrière, puisque Gojira
retrouve son statut de sauveur de la Terre. On le voit en effet "s'associer"
aux humains dans leur combat contre le SpaceGodzilla, nouveau kaiju assez impressionnant, double maléfique né
d'une mutation de cellules godzillesques qui se baladaient dans le cosmos. Bébé
Godzi revient faire son intéressant tandis que des mini-Mothra se joignent à la
fête. Les humains combattent à bord de Mogera, un robot géant franchement peu
efficace. On retrouve également Miki la télépathe, personnage croisé
régulièrement dans la série àpartir de Godzilla vs. Biollante. Le début se
passe dans une île du pacifique, sympathique allusion aux films des 60's. On tente
diverses expériences sur la bête avant que n'arrive son cousinspatial qui devient un enjeu bien plus
inquiétant. Les affrontements sont spectaculaires mais manquent un peu trop de
corps à corps à mon goût, les monstres se contentant de se cracher leursrayons les uns sur les autres. C'est joli mais un peu
répétitif et il y a peu de destruction. Une fois en ville, SpaceGodzilla fait
sortir des cristaux géants du sol, et la baston se déroulera entièrementdans ce paysage irréel plutôt réussi. J'ai découvert le film dans sa
version américaine et je soupçonne un remontage à la sauvage, tant les
transitions sont abruptes et le doublage aberrant. Pas un seul dialogue
quisemble à sa place. L'intrigue en
devient sympathiquement nanaresque, le film se résumant à de l'action non-stop. Je ne sais pas si la musique est d'origine mais elle est particulièrement en
verveici. On notera l'avertissement
final comme quoi, à force de polluer la Terre, on mériterait bien de se
ramasser d'autres résidus from outer space. Ce sera pas faute d'avoir prévenu.
Gojira : fainaru uôzu (Godzilla
final wars),
Kitamura, 2005
Kitamura
assume l'héritage nanaro-kitsch de la série en revenant à ses fondamentaux :
complots extraterrestres, acteurs d'opérette, péripéties débiles. Le film
pourrait donner l'impressiond'avoir été
pensé pour une exportation facile, en particulier avec l'omniprésence louche du gweilo Don Frye en gros bourrin ricain punchliner, seul personnage à
parler inexplicablement anglais pendant tout le film, et àconverser ainsi avec les Japonais. Cela
faisait d'ailleurs une éternité que la franchise n'avait pas bénéficié d'une
distribution internationale, le film héritant donc d'une projection salle chez nous. Le réalisateur s'attarde malheureusement sur
uneintrigue assez hors-sujet à base
d'affrontements pénibles entre humains mutants et aliens. La mise en scène est
rarement de très bon goût, multipliant des effets visuels déjà datés,
lapalme revenant à une scène de
poursuite en moto qui multiplie sans raison les cabrioles insensées. Par contre
la séquence où la troupe de militaires affronte un homard géant dans une usine
estbien impressionnante. Et c'est bien
ça que souhaite le public. Voir en action le gros lézard et ses copains en
mousse. De ce point de vue là, les espoirs sont largement récompensés. C'est
mêmel'un des kaiju eiga les plus
spectaculaires qu'il m'ait été donné de voir. Rarement, j'ai eu l'impression
d'une dévastation aussi radicale de la planète. Le dynamisme des combats est
poussé plusloin que tout ce qui s'est
fait auparavant. Le Roi des monstres n'a d'ailleurs jamais été aussi dévastateur. Alors que dans les films précédents il passait toute la longueur du métrage à
affronter unou deux adversaires, il
terrasse ici les mêmes en quelques minutes seulement, au grand désespoir du
chef des méchants, obligé de sortir de sa manche un nouveau golgoth. Final warsest bel et bien un film conçu par et pour des fans, à
l'image du générique d'ouverture qui convoque des extraits des précédentes
aventures de Godzilla. Voir défiler la quasi-intégralité du bestiaire de
laToho dans des décors clins d'œil
(les grandes mégalopoles mais aussi les décors exotiques des îles) procure une
intense jubilation. Un spectacle très référencé, donc, nostalgique mais
pasrétrograde. La suit-motion n'a pas
dit son dernier mot face aux effets numériques.
Shin Godzilla (Godzilla Resurgence), Hideaki Anno & Shinji Higuchi, 2016 Ce nouvel opus en mode reboot est marqué à la fois par une forme de retour aux sources et par une audacieuse (et payante à mes yeux) volonté de prendre le spectateur à rebrousse-poil. Pour le retour aux sources, ici pas de multiplication du bestiaire : Godzilla est tout seul, les personnages font pour la première fois sa connaissance comme au temps du premier film, et c'est l'épure qui domine. Et puis on retrouve intact le thème mythique d'Ifukube, qui résonne magistralement au sein d'une BO elle-même assez originale et grandiose et qui apporte beaucoup de puissance aux scènes importantes.
Signé Anno, auteur exigeant et grand nom de l'animation (Neon genesis evangelion), le scénario refuse de s'embourber dans des digressions et des intrigues parallèles, ou de nous intéresser à l'intimité de ses personnages, essentiellement caractérisés par leur fonction, sans pour autant donner l'impression d'être des pantins. Il ne s'agira ici que de se concentrer sur la menace et de réfléchir aux moyens de lui faire face. Anno se prive même de meubler artificiellement son ouverture et de jouer sur l'attente comme il a toujours été coutume de le faire dans le cinéma catastrophe : la créature apparaît en effet dès les toutes premières minutes, donnant au spectateur ce qu'il est venu chercher tout en bousculant déjà ses habitudes. Du côté des innovations, la plus criante est sans doute l'abandon de la suit-motion. Godzilla est en CGI, et pourtant, au vu de ses manifestations, c'est un choix qu'on ne regrettera pas longtemps. Force brute presque dénuée de personnalité, le King of the monsters est particulièrement terrifiant. On le voit muter de façon étonnante en cours de film, et il révèle même ici de nouvelles et impressionnantes capacités de destruction, filmées à chaque fois de façon très efficaces en terme d'angles et de point de vue, et certains plans ne seront pas sans évoquer d'authentiques images d'actualité de catastrophes naturelles.
On est ainsi très vite rassuré de constater que la personnalité d'Anno n'a pas du tout été dissoute dans une franchise qui a par ailleurs rarement transcendé ses ambitions commerciales. Le film multiplie les parti-pris tant esthétiques que narratifs qui en font à leur façon un authentique film d'auteur : cadrages ultra-graphiques, montage au cordeau, et surtout un scénario qui maintient un fragile équilibre entre le sérieux et la satire. Mais une satire froide et aucunement bouffonne, qui s'amuse à démonter les mécanismes du pouvoir et de la hiérarchie, avec les réactions des autorités face au danger, les informations transmises au compte-goutte à la presse, les changements de gouvernement, la gestion de la population sinistrée, etc.
Il devient très vite évident qu'en mettant en scène les mensonges de l'administration, le film fait allusion aux manquements des autorités japonaises lors de la crise de Fukushima, et s'affirme comme un objet ouvertement subversif. Une fois que les divers experts militaires, politiques et scientifiques auront vu leurs intuitions mises en déroute, le salut viendra d'une poignée de nerds auxquels on aura donné carte blanche, et on retrouve évidemment bien là la patte d'Anno, qui va s'attarder sur la camaraderie et la solidarité qui va se nouer entre eux. Les scènes de cataclysme et d'affrontements se retrouvent alors très resserrées, limitées à 3 ou 4 temps forts qui gagnent à chaque fois un peu plus en impact. Cette direction pourra légitimement être considérée comme blasphématoire par certains fans qui trouveront le résultat trop bavard et trop timide en spectaculaire. Le film est sans doute trop long, et je reconnais qu'une fois passée la jubilation que suscitent ses radicaux parti-pris, on a quand même envie de revoir le gros lézard en action. En étant appelé sur ce film, Anno avait été contraint de mettre en sommeil la production du 4e et dernier volet de son Evangelion rebuild. Au vu du résultat, on ne se montrera pas trop chagrin.
Kaijûtô no kessen : Gojira no musuko
(Son of Godzilla/La Planète des monstres), Jun Fukuda, 1967
Ce film marque un tournant dans la franchise, abandonnant le
ton pessimiste et dramatique des années précédentes pour un spectacle plus ouvertement familial. Du point de vue commercial, ce choix sera assurément payant puisque chaque nouveau volet battra des records au box-office. Sur le plan artistique, c'est autre chose. Son of Godzilla bénéficie en effet d'un
scénario particulièrement insipide. Le film met en scène une équipe de scientifiques
de pacotille isolés sur une île peuplée de monstres géants : mantes religieuses
volantes, araignée et surtoutGodzilla
et son immonde rejeton. Ce foisonnant bestiaire va malheureusement susciter peu
d'enthousiasme, la faute sans doute à la réalisation de Jun Fukuda, désespérante de mollesse. Ce décor d'île déserte se
révèle n'être qu'un cache misère, le budget maquettes étant ainsi réduit au
minimum. Il semble qu'il en fut de même pour le budget costumes, car on a
vraiment l'impressionqu'ils ont tous
été fabriqués à partir de matériaux moisis. Et que dire du budget effets sonores ? Les cris
du bébé Godzilla, véritable étron sur pattes baptisé Minya, sont encore plus
horripilants que ceuxde son père. C'est
bien simple, on a envie de lui coller des baffes à chacune de ses apparitions.
Le Roi lézard n'est plus la bête qui fait peur, le spectateur peut désormais
éprouver de lasympathie pour lui. Clairement destiné aux enfants, le film est donc assez écœurant par son ton
bêtifiant : bébé Godzilla se gamelle, chiale, apprend à cracher son souffle
atomique comme papa, etc. Les combats
entre monstres sont d'une paresse innommable. À ce niveau-là, ce n'est même
plus une question de mauvais goût, parce qu'alors, il y aurait encore du goût,
même mauvais. On enretiendra
au final une bien belle image de conclusion, où père et fils s'étreignent sous la
neige, attendant d'être congelés, signifiant au spectateur la fin de son calvaire.
Kingu Kongu no gyakushû (La Revanche
de King Kong/King Kong s'est échappé), Inoshiro Honda, 1967
Financé par une puissance internationale inconnue — maisassurément asiatique — le Docteur Wu et sa
cape de Comte des Carpates conçoivent depuis leur base du Pôle Nord un plan
machiavélique pour dominer le monde. Le savant fou a trouvé le moyen d'extraire
l'élément X, un minerai
radioactif surpuissant, en fabriquant un robot géant de simiesque apparence :
MekaniKong. Malheureusement, cette terrifiante machine ne supportepas le rayonnement magnétique. Wu et ses
sbires débarquent alors sur l'île Mondo pour refourguer le boulot à Kong mais
une équipe de scientifiques de l'ONU va contrer ses plans. La Toho fête cette année 1967 ses 35 ans, alors la RKO lui prête son King Kong pour cette adaptation sur grand écran d'une populaire série animée. Après le bâtardKing
Kong vs. Godzilla, Honda est certainement très heureux de pouvoir rendre à
nouveau hommage au film fondateur de Cooper et Schoedsack, débarrassé cette fois du lézard.
Il en profite pour remakerl'affrontement entre un T-Rex et Kong pour les beaux yeux d'une potiche
blonde (du genre qui trébuche en fuyant). Affrontement qui tourne cependant
vite au burlesque, le dinosaure n'hésitant pas à balancer ses deux pattes
arrières dans la face du roi singe. C'est rigolo et en même temps ça fait de la
peine pour la simple raison que le look de Kong est une catastrophe : tête de papiermal mâché, yeux vitreux,
bouche inexpressive, air idiot. La huitième merveille du monde a pris un sacré
coup de vieux. La complicité qui va naître entre l'animal et la potiche réussit
néanmoinsà faire naître un très léger
soupçon d'émotion lorsque le gorille est filmé de dos, bien aidé par le joli
thème mélancolique d'Ifukube. Mais dès qu'un contrechamp nous replonge dans son
regard,on se marre en ayant un peu honte. Au final, le réalisateur laisse quand même trop peu de place à ses
monstres, et les scènes d'inspiration jamesbondienne avec les humains (il s'agit vraiment de bouffer à tous les rateliers alors à la mode) ont trop
peud'originalité et de folie pour
vraiment passionner. Et l'on sourit à peine de l'avalanche de clichés : les sbires
incapables, les gadgets, les ordinateurs à loupiottes qui se dérèglent, la
partied'échec pour bien faire
comprendre qu'on a affaire à un génie-du-mal-au-rire-diabolique. Le duel très attendu
entre Kong et son rival robotique s'avère particulièrement mou et peu
cinégénique. Le superbedécor glacé du
Pôle Nord était prometteur mais c'est au sommet de la Tour de Tokyo qu'aura
lieu ce climax, les deux géants se contentant paresseusement de se coller des
bourre-pifs jusqu'à ce que leméchant bascule dans le vide,
préservant un peu trop les maquettes d'immeubles. Bref, un honnête représentant
d'un genre qui continue très sérieusement à dégénérer mais pas plus attachant
que ça.
Kaijû sôshingeki (Destroy all
monsters/Les Envahisseurs attaquent), Inoshiro Honda, 1968
The
mega kaiju party ! Quinze ans après avoir créé le
genre, la Toho proposait en effet de rassembler tout son bestiaire pour un
grand baroud d'honneur. L'action se situe dans un futurproche, où les monstres ont été parqués sur
l'île de Monsterland observée par des scientifiques sous mandat de l'ONU. On y retrouve entre autres, dans
des costumes hélas pas reprisés pour l'occasion, Radon mon chouchou, Mothra
revenue à l'état de mite géante, Manda la corde à linge, le pas fûté Anguilas le porc-épic, évidemment Godzilla
le king lizard en personne et malheureusement aussi Minya, son repoussant fiston. Plus la peine de créer du mystère, les créatures nous sontprésentées en pleine lumière, sans plus de
manière. La petite bande cohabite tranquille jusqu'au jour où une explosion
détruit les barrières de sécurité qui les maintenaient dans l'île (Michael Crichton a-t-il vu ce film avant d'écrire son Jurassicpark ?). Et
c'est le lancement d'une grande tournée
mondiale : Anguilas à Paris ! Godzilla à New York ! Rodan à Moscou ! Mothra à
Pékin !... Seule Tokyo est un temps épargnée, les Japonais découvrant alors que
lesmonstres sont téléguidés par des
extraterrestres qui souhaitent envahir la Terre. Le film baigne dans une
esthétique clairement pop, avec ces costumes et décors aux grands aplats de couleurs
vives. Mention
spéciale aux combinaisons des pilotes de la fusée lunaire et à leur casque
modèle "tête de gland". L'intrigue avec les humains est très rigolote
à suivre et parfois non dénuéede
poésie. Ainsi les Killacs, des limaces baveuses extraterrestres qui se
présentent aux humains sous la forme de jeunes filles au sourire étrange vêtues
de capes à paillettes argentées, énonçant avec un calme glaçant la prochaine destruction de la civilisation
terrienne. La photographie est souvent belle. Les thèmes musicaux d'Akira
Ifukube s'expriment avec ampleur. Honda retrouve sonposte de réalisateur et ça fait vraiment
toute la différence avec l'incompétence d'un Jun Fukuda : plans et cadrages
dynamiques, avec des mouvements de caméra souvent saisissants qui
parviennentenfin à donner toute la
mesure de la puissance des monstres. Ce film sera l'un des derniers sur lequel œuvrera Eiji Tsuburaya, responsable des effets spéciaux de la série et
pratiquementinventeur du genre. Que
ce soit en ville ou dans la campagne, les scènes de destruction et d'affrontements sont toutes jubilatoires. L'intégralité du film ayant été tourné en studio,
tous les planslarges d'extérieurs
s'avèrent être des maquettes. Le climax nous offre une mêlée réjouissante au pied du
Mont Fuji, entre tous les monstres qui se rangeront finalement du côté des
humains et mettront unesévère
déculottée à Ghidrah l'hydre volante à trois têtes, émissaire des aliens. La bande son est alors
sursaturée de samples de cris. À la fin, les kaiju sont quasiment devenus nos
amis, guidés par leur seulinstinct de
protecteurs de la Terre. Ils retrouvent leur île et adressent de grands signes
d'adieu aux spectateurs. Un excellent spectacle, plutôt bon enfant mais pas
puéril.
Chikyû kogeki meirei : Gojira tai
Gaigan (Godzilla vs. Gigan/Objectif Terre, mission apocalypse), Jun Fukuda, 1972
Là c'est du lourd, du vrai et bon
nanar. Le scénario, crétinoïde au possible, enfile sans plus de complexe les invraisemblances comme des
perles, la direction d'acteur est laissée en jachère, et le décidément infâme Fukuda fait
unusage éhonté de stock-shots issus des précédents films de la franchise, avec faux raccords de rigueur qui ne cherchent
même plus à duper qui que ce soit. Le spectateur s'inquiète d'une tellesécheresse d'inspiration dans la mise en
scène des combats. Godzilla et son pote Anguilas vont une nouvelle fois
protéger la Terre — résumée à un terrain vague de la banlieue de Tokyo où a
étéconstruit un parc d'attraction — de
l'invasion extra-terrestre (des cafards ayant pris l'apparence d'humain) qui
contrôlent Ghidrah et Gigan. Ce dernier est un nouveau venu au design improbable, sorte de chimère à base de scie circulaire dans l'abdomen. Ici, on atteint un palier supplémentaire dans la misère des maquettes et la
moisissure des costumes et on devine que la Toho cherchait à maximiser ses profits en limitant au maximum les dépenses, puisque
même le scénario sent le recyclage. Jamais Godzilla n'est apparu aussi
facilement identifiable à Casimir, et il faut le voir dialoguer avec Anguilas à
coupd'incrustation de phylactères ! On
est dans l'infantilisme le plus irresponsable, le tout enrobé par une direction
artistique très 70's dans le mauvais sens du terme, c'est-à-dire ignoblement kitsch. Les séquences avec leshumains valent leur pesant de nanardise, ce
qui fait qu'on se marre bien pendant tout le film, sans jamais s'ennuyer tant
les péripéties sont généreusement consternantes, sans oublierl'inévitable discours moralisateur sur les
risques du progrès avec ces machines qui peuvent aussi être sources de
destruction pour l'homme. Amen.
Mekagojira no gyakushu
(MechaGodzilla contre-attaque/Les Monstres du continent perdu), Inoshiro Honda, 1975
Dernière réalisation de Honda,
quinzième film de la série. C'est la suite directe du Godzilla contre Mekanik monster (1974) qui l'a précédé, et le scénario ne fait
aucun effort pour justifier une reprise
aussi peu imaginative des mêmes éléments : une race d'extraterrestre aux
embarrassants costumes et au rire gras envisage de raser Tokyo car l'humanité
l'a bien mérité. Ils reconstruisent pour
ce faire les morceaux de MechaGodzilla, double robotique de Godzilla que ce
dernier avait pourtant déjà vaincu dans le précédent épisode (c'est là que le
spectateur commence sérieusement à se
demander si on le prendrait pas pour un jambon, à force) et s'adjoignent en
plus les services de Titanosaurus, un genre de serpent de mer plutôt réussi. Cette fois, les maquettes de ville et
les explosions sont plus présentes et assez spectaculaires, les combats sont
nombreux, dynamiques et enfin lisibles, même si on n'échappe pas aux
stock-shots du sempiternel défilé de forces armées. C'est toujours rigolo de voir ces monstres en caoutchouc adeptes du catch se
filer des claques et des kicks même quand l'adversaire est à terre, et
rivaliser avec leurs insupportables cris monotones. Les personnages humains sont relativement
plus complexes, avec notamment ce savant
fou-mais-en-fait-gentil, désireux de se venger de l'incompréhension de ses compatriotes, et sa malheureuse fille-cyborg
plusieurs fois victime de ses expériences. Ce qui n'empêche pas les situations
d'être toujours aussi lunaires. Ici Godzilla est clairement le sauveur de la Terre et l'ami des enfants, débarquant
pour tataner les deux monstres alors que personne ne lui a rien demandé, pile
au moment où des crétins de mômes vont être écrasés sous le pied de Titanosaurus. On notera d'ailleurs que,
contrairement aux films précédents, on voit un peu plus les réactions de la
population fuyant à l'arrivée des monstres, sous les appels au calme des haut-parleurs. Mais il ne semble jamais y
avoir de victimes alors que des quartiers entiers sont dévastés. Bref, c'est un
peu n'importe quoi mais ça reste distrayant.