Un recueil de la correspondance du journaliste américain, suicidé en 2005. Échelonnées de 1959 à 1976, ses lettres dévoilent une conscience particulièrement aigüe de son temps, loin de l'image de taré pittoresque et perché que véhiculait l'auteur culte de Las Vegas parano. Et c'est tout un panorama de l'histoire américaine contemporaine qui nous est offert ici : l'évolution des beatniks aux hippies, l'assassinat de Kennedy, la rupture de la guerre du Vietnam et la fin des idéaux, les mensonges de Nixon, et jusqu'à l'administration Jimmy Carter.
Certaines lettres sont aussi l'occasion pour Thompson d'exprimer son art poétique, c'est-à-dire ses méthodes particulières de journalisme. On trouve aussi ses réponses assez gonflées à ses créanciers divers, et quelques échanges sympathiques avec ses confrères Tom Wolfe, Kurt Vonnegut ou Joan Baez. Souvent jubilatoire, c'est en tous cas une sélection de premier choix.
Certaines lettres sont aussi l'occasion pour Thompson d'exprimer son art poétique, c'est-à-dire ses méthodes particulières de journalisme. On trouve aussi ses réponses assez gonflées à ses créanciers divers, et quelques échanges sympathiques avec ses confrères Tom Wolfe, Kurt Vonnegut ou Joan Baez. Souvent jubilatoire, c'est en tous cas une sélection de premier choix.
Tom Wolfe, The Right stuff (L'Étoffe des héros), 1979
Grand fan du film de Philip Kaufman, je ne pensais pas que sa source se révèlerait aussi passionnante à lire. Manifestement parfaitement documenté, Wolfe injecte toute sa verve dans ce récit des débuts de la conquête spatiale, faisant à la fois le portrait d'hommes face à un destin qui les dépasse et d'une Amérique qui se retrouve. On est là dans le registre du documentaire romancé, tel que l'avait défini Capote avec son De sang froid.
C'est plein de piquant, de drôlerie et de vérité touchante. C'est aussi bien une farce hilarante qui n'épargne personne, qu'une comédie humaine qui s'efforce malgré tout de toucher juste. Et l'on finit par ne plus savoir s'il faut se montrer admiratif du style de l'écrivain, ou de la richesse de son travail de recherche.
Non content de pouvoir ainsi reconstituer quasiment heure par heure la dernière semaine de l'acteur — cercle infernal de débauche autodestructrice — il nous fait aussi partager de près le fonctionnement d'un milieu hollywoodien alors en pleine mutation. C'est en effet cette époque, à cheval entre les 70's et les 80's, qui voit l'émergence d'une nouvelle génération appelée à devenir les nouveaux rois du box-office : Spielberg, Landis, et tous ces acteurs issus du Saturday night live, dont Woodward raconte la passionnante genèse. Une époque où tous les excès semblaient possibles, avant que le succès condamne ses participants à rentrer dans le rang.
Le plus atroce est que si Belushi a été un acteur si populaire, c'est aussi parce que le public et surtout les producteurs attendaient de lui qu'ils reste dans son rôle d'allumé, quitte à assumer le fait que ça passe par la drogue. Le journaliste raconte les coulisses hallucinantes de la poignée de films laissés par Belushi (curieusement, c'est sur The Blues brothers qu'il s'étend le moins), où il semble finalement qu'il n'aura que trop rarement pu exprimer sereinement tout le potentiel de son talent. Le récit est donc bien triste, mais aussi souvent touchant, en particulier lorsque l'auteur évoque la tendresse et le soutien indéfectibles de ses proches amis, au premier rang desquels Dan Aykroyd, bien sûr.
C'est plein de piquant, de drôlerie et de vérité touchante. C'est aussi bien une farce hilarante qui n'épargne personne, qu'une comédie humaine qui s'efforce malgré tout de toucher juste. Et l'on finit par ne plus savoir s'il faut se montrer admiratif du style de l'écrivain, ou de la richesse de son travail de recherche.
Bob Woodward, Wired (La Folle et tragique vie d'un Blues brother), 1984
Biographie impressionnante à plusieurs titres. D'abord par la somme de recherches et la précision des faits rapportés, au point que ça en devient parfois impudique et gênant. Woodward (le binôme de Bernstein, qui révéla l'affaire du Watergate) a eu accès à un paquet de documents et s'est entretenu avec tous les témoins qui ont partagé l'existence de John Belushi. Son bouquin est sorti deux ans à peine après l'overdose du comédien, et vu les noms prestigieux cités ici (Nicholson, De Niro, Robin Williams...) et dont les addictions sont livrées au public, je n'imagine pas le scandale que ça a du causer.Non content de pouvoir ainsi reconstituer quasiment heure par heure la dernière semaine de l'acteur — cercle infernal de débauche autodestructrice — il nous fait aussi partager de près le fonctionnement d'un milieu hollywoodien alors en pleine mutation. C'est en effet cette époque, à cheval entre les 70's et les 80's, qui voit l'émergence d'une nouvelle génération appelée à devenir les nouveaux rois du box-office : Spielberg, Landis, et tous ces acteurs issus du Saturday night live, dont Woodward raconte la passionnante genèse. Une époque où tous les excès semblaient possibles, avant que le succès condamne ses participants à rentrer dans le rang.
Le plus atroce est que si Belushi a été un acteur si populaire, c'est aussi parce que le public et surtout les producteurs attendaient de lui qu'ils reste dans son rôle d'allumé, quitte à assumer le fait que ça passe par la drogue. Le journaliste raconte les coulisses hallucinantes de la poignée de films laissés par Belushi (curieusement, c'est sur The Blues brothers qu'il s'étend le moins), où il semble finalement qu'il n'aura que trop rarement pu exprimer sereinement tout le potentiel de son talent. Le récit est donc bien triste, mais aussi souvent touchant, en particulier lorsque l'auteur évoque la tendresse et le soutien indéfectibles de ses proches amis, au premier rang desquels Dan Aykroyd, bien sûr.
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