29 juillet 2016

Vacances en Egypte, avec Christian Jacq

Champollion l'Égyptien, 1987
Fasciné comme tout un chacun par l'antiquité égyptienne et l'Histoire de sa résurrection, le sujet de ce livre m'intéressait autant que la promesse d'une lecture efficace et divertissante. Qui plus est, la démarche proposée ici par l'auteur s'annonçait alléchante. Rédigé à la première personne, le texte est en effet censé s'appuyer sur une documentation qui recherche l'exhaustivité, notamment en ce qui concerne les dialogues retranscrits. Mais Jacq se concentre finalement exclusivement sur l'expédition de Champollion en Égypte pour confirmer in situ ses hypothèses de déchiffrement des hiéroglyphes. Rien sur les recherches et les déductions qui ont précisément permis cette résolution.

Bien qu'évoquant à l'occasion le passé et la formation de son protagoniste, le récit prend donc la forme d'un récit de croisière sur le Nil, où Champollion s'émerveille face aux ruines rencontrées à chaque étape. Il est entouré d'une poignée de compagnons peints avec peu d'épaisseur et, pour mettre artificiellement un peu de piment à son voyage, devra faire face à quelques rivaux peu inquiétants tant ils relèvent de la caricature. Assurément Jacq sait de quoi il parle, et on devine que cette fascination est aussi la sienne. Mais la pauvreté et la répétition des éléments de dramaturgie m'ont vite lassé, au-delà du fait que j'espérais un autre contenu.




L'Affaire Toutankhamon, 1992
Ce roman-ci est bien plus satisfaisant. Ne s'attardant pas trop sur l'Histoire antique, Jacq rend ici surtout hommage à la figure d'Howard Carter, égyptologue autodidacte et habité, qui devint l'inventeur du tombeau de Toutankhamon en 1922. Pour la première fois au monde, était mise au jour la sépulture non pillée d'un pharaon. 

Optant pour une forme romanesque, l'auteur ne cite pas ses sources mais se laisse un peu complaisamment aller à un enchaînement quasi exhaustif des faits qui ont entouré ces fouilles, des passions et des pressions politiques contre lesquelles Carter s'est heurté. C'est donc parfois un peu monotone dans sa construction, mais ça a le mérite de nous plonger dans le détail et dans la réalité des fouilles archéologiques telles qu'elles pouvaient se concevoir en ce temps des pionniers. Les dialogues sont souvent très poétiques et très "écrits", mais c'est loin d'être désagréable, à défaut d'être authentique. Tout cela aboutit à un portrait en fait assez émouvant d'un homme intransigeant et mal aimé. Un bon feuilleton.





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