Bien plus discret qu'un Ennio Morricone ou un John Williams, Jerry Goldsmith (1929-2004) appartient sans conteste au même panthéon des plus grands compositeurs de musique de films. Au point que l'on ne se console pas de sa disparition, à une époque où la bande originale semble sortir du même impersonnel robinet à sons, pour peu en plus que son mixage dans le film soit respectueux. Et puis sur les dernières années, le bonhomme m'était particulièrement sympathique avec ses lunettes et sa queue de cheval argentée.
Si Williams est plus connu, c'est (coup de bol, ou talent ?), essentiellement grâce à Spielberg et George Lucas, et au succès de leurs films qui ont rendu certains de ses thèmes parmi les plus mondialement célèbres. Ce jeu des comparaisons a cependant ses limites, et Goldsmith a pour lui une carrière incroyablement prolifique qui, dès les années 60, lui a permis d'offrir de magnifiques écrins au cinéma. Il a œuvré dans tous les domaines, peu avare de ses talents et ne craignant pas de signer les partitions de productions mineures, de répondre aux commandes de réalisateurs inconnus, passant du film de prestige à d'indignes séries B.
Ce sont ces petites merveilles tombées un peu dans l'oubli qui, parce que plus confidentielles, entretiennent un rapport privilégié avec le spectateur qui en a été marqué. C'est parfois même la connaissance de ces perles qui nous font apprécier ces artistes immenses, davantage encore que leur titre de gloire (au sens de succès).
C'est vraiment ce qui est amusant avec lui : une sorte de générosité, d'absence de préjugés qui l'a amené même une fois reconnu et célébré (18 nominations aux Oscars) à porter son dévolu sur des blockbusters sans âme. Sa musique peut donc parfois être bien plus intéressante que le film qui l'accompagne. Et la liste des authentiques chef-d'œuvres du cinéma auquel il a apporté sa contribution reste impressionnante.
Goldsmith est un artiste un peu caméléon, qui sait s'adapter, inventer de nouvelles sonorités en fonction du film — sans forcément privilégier l'orchestre symphonique — avec une rare élégance. Aussi à l'aise dans le soutien de l'action (The Wind and the lion, Rambo, The Mummy), dans le romantisme flamboyant (The Sand pebbles, The Illustrated man, Papillon, Chinatown, Legend), l'avant-garde électronique ou dissonante (Seconds, Planet of the apes, Alien) ou les grands thèmes héroïques (Star Trek the movie, la fanfare Universal)...
L'homme sut également se montrer fidèle, et c'est souvent grâce à ces collaborations renouvelées qu'il livre ses musiques les plus réussies, du vrai complice Joe Dante (inséparables à partir The Twilight zone : the movie) au sulfureux Paul Verhoeven (qu'il accompagnera durant sa carrière américaine en alternance avec Basil Poledouris), en passant par des grands professionnels comme John Huston ou Franklin J. Schaffner.
Si Williams est plus connu, c'est (coup de bol, ou talent ?), essentiellement grâce à Spielberg et George Lucas, et au succès de leurs films qui ont rendu certains de ses thèmes parmi les plus mondialement célèbres. Ce jeu des comparaisons a cependant ses limites, et Goldsmith a pour lui une carrière incroyablement prolifique qui, dès les années 60, lui a permis d'offrir de magnifiques écrins au cinéma. Il a œuvré dans tous les domaines, peu avare de ses talents et ne craignant pas de signer les partitions de productions mineures, de répondre aux commandes de réalisateurs inconnus, passant du film de prestige à d'indignes séries B.
Main theme
A patch of blue (Un coin de ciel bleu), Guy Green, 1965
Main title
The Last run (Les Complices de la dernière chance), Richard Fleischer, 1971
Theme
Pursuit, Michael Crichton, 1972
Pursuit, Michael Crichton, 1972
Poltergeist theme
Poltergeist, Tobe Hopper, 1982
The Construction
Explorers, Joe Dante, 1985
Le survol de sa filmographie est particulièrement exaltant. La poignée de titres que je propose ici à l'écoute n'est évidemment représentative de rien du tout puisque son œuvre n'est clairement pas réductible à une possible compilation. L'auditeur pourra néanmoins se rendre un peu compte de sa diversité d'approches, du genre des films au style de ses orchestrations. Et accessoirement, il s'agit de mes thèmes préférés.
The Trees
Medecine Man, John McTiernan, 1992
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