Le Britannique Christopher Priest est un auteur que j'attendais depuis longtemps de découvrir, séduit que j'avais été par l'adaptation cinématographique qu'avait fait Christopher Nolan de son roman The Prestige. J'ai choisi La Séparation un peu au pif, sur la foi de ce joli titre et par la promesse d'une intrigue prenant l'Histoire pour point de départ. Manque de bol, j'ai enchaîné dernièrement un peu trop de romans se déroulant pendant la Seconde guerre mondiale, et j'étais un peu blasé par la représentation du conflit et de l'époque. Priest y déroule en soi un récit plutôt réaliste et documenté, en particulier sur le fonctionnement des équipages de la RAF et la vie au temps du Blitz. Toute la saveur particulière qui lui vaut malgré tout d'être édité dans une collection SF étant le presque imperceptible glissement qu'il opère pour basculer dans le registre de l'uchronie, un concept que j'ai toujours bien apprécié, idéalement illustré par Philip K. Dick.
Je reste à l'arrivée avec l'impression d'avoir été un peu blousé, puisque Priest refuse in fine d'aboutir à un puzzle cohérent et complet, choisissant d'abandonner son lecteur dans une forme d'indécision et d'obscurité qui a le mérite de bousculer mais m'a fait également me demander si cela ne relevait pas de la facilité. Bref, lecture plaisante, roman souvent fascinant par sa façon d'inscrire sa petite histoire dans la grande, mais pas non plus le grand rendez-vous espéré. Du problème des trop grosses attentes.
Je reste à l'arrivée avec l'impression d'avoir été un peu blousé, puisque Priest refuse in fine d'aboutir à un puzzle cohérent et complet, choisissant d'abandonner son lecteur dans une forme d'indécision et d'obscurité qui a le mérite de bousculer mais m'a fait également me demander si cela ne relevait pas de la facilité. Bref, lecture plaisante, roman souvent fascinant par sa façon d'inscrire sa petite histoire dans la grande, mais pas non plus le grand rendez-vous espéré. Du problème des trop grosses attentes.
C'est pas mauvais, mais je lui ferai un peu le même reproche que j'avais fait à La Séparation. Plus proche d'Ubik que du Maître du haut château, jouant sur les réalités parallèles et l'uchronie, Priest laisse espérer qu'au final tout finira par avoir un sens, et les pièces du puzzle de s'assembler. C'est clairement ce qui motivait ma lecture, l'espoir de voir surgir une cohérence. Sauf que rien n'est finalement résolu, et même si chaque épisode est en soi fascinant, ça donne à l'arrivée l'impression d'un exercice purement gratuit, comme s'il s'agissait juste de s'amuser à créer des échos d'un récit à l'autre, aussi bien entre les faits qu'entre les personnages. D'un espace à l'autre, des guerres se superposent, des personnages se voient confinés, il y est question de guerre, de magie et de mystères non résolus.
J'imagine que c'était bien là l'ambition de Priest, que de jouer une nouvelle fois à l'illusionniste, mais je me suis davantage senti blousé qu'agréablement séduit. L'univers déployé reste cependant suffisamment captivant pour continuer à habiter le lecteur une fois le livre refermé, et c'est sans doute ce qui ne condamne pas mon envie de revenir à l'occasion vers d'autres romans de cet auteur.
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