Un roman gigantesque par son volume (1200
pages au total) et par son ambition, sous la forme de l'autobiographie fictive d'un romancier. Nous faisant traverser avec lui tout le XXe siècle, Burgess brasse quantité de sujets avec une
intelligence impressionnante, sans
pour autant faire de ses personnages des pantins ou exploiter l'Histoire avec
un grand H de façon artificielle. Il y sera ainsi question aussi bien de politique, que de morale, de religion ou d'art, bien sûr.
C'est d'une érudition admirable, mais aussi souvent drôle. Le ton y est en effet riche d'une ironie qu'on a envie de qualifier de typiquement british, le narrateur assumant régulièrement son rôle de créateur, légitimement libre
de jouer avec la vérité de ses souvenirs. Derrière cette apparente désinvolture, on réalisera vite qu'il s'agit surtout de mieux
dissimuler des événements douloureux. Le bouquin, publié au début des années 1980, est
reparu il y a peu en un seul volume chez Pavillons poche. C'est une œuvre absolument magistrale, profondément marquante, qui
mérite vraiment une nouvelle reconnaissance.
A.S. Byatt, Possession, 1990
Un « roman romanesque », dixit l'auteur, qui impressionne également par son ambition puisqu'il y est question de l'amour de la poésie aussi bien que de la poésie de l'amour. Byatt dévoile tout un jeu de miroir, souvent vertigineux, entre passé et présent, et ça donne des pages assez exquises. Les personnages sonnent vrai, il y a de la drôlerie, un peu de caricature aussi, et le voyage en leur compagnie recèle beaucoup de moments charmants.
Un « roman romanesque », dixit l'auteur, qui impressionne également par son ambition puisqu'il y est question de l'amour de la poésie aussi bien que de la poésie de l'amour. Byatt dévoile tout un jeu de miroir, souvent vertigineux, entre passé et présent, et ça donne des pages assez exquises. Les personnages sonnent vrai, il y a de la drôlerie, un peu de caricature aussi, et le voyage en leur compagnie recèle beaucoup de moments charmants.
J'ai juste trouvé un peu
fastidieuse la volonté de l'auteur de nous donner à lire les œuvres fictives de
ses poètes anglais du XIXe romantique, au lieu de plus simplement suggérer leur fascinant talent. Parce que c'est une traduction, ou parce que le lecteur sait pertinemment qu'il a affaire à des pastiches, on a du mal à être convaincu qu'on est véritablement face à des trésors
littéraires. Aussi, je me suis un peu trop souvent retrouvé à lire ces passages longs et fréquents en diagonale.
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