Une série créée par Ronald D. Moore
4 saisons de 73 épisodes
Avec : Edward James Olmos, Katee Sackhoff, Jamie Bamber, James Callis, Grace Park, Mary McDonnell, Michael Hogan, Tricia Helfer...
Pour le meilleur comme pour le pire, le succès du Star wars de 1977 a profondément bouleversé le monde du showbusiness, de Hollywood à Rome en passant par Istanbul ou Rio. Retrouvant les faveurs du grand comme du petit écran, la science-fiction devenait un temps la nouvelle poule aux œufs d'or aux yeux des producteurs. Certains s'y cassèrent néanmoins les dents. J'ai personnellement suivi d'assez loin des séries comme Battlestar galactica, Buck Rogers (deux créations de Glen A. Larson) ou L'Âge de cristal. Sans doute que ces titres connurent moins de rediffusions que, dans le même genre, Star trek ou La Planète des singes. Par tout ce qu'elle implique en terme de moyens techniques (conception et fabrication des décors, costumes et accessoires, effets spéciaux), la S.F. risque vite de faire pâle figure à la télévision. L'intelligence des scénarios et le charisme des personnages devaient alors palier le manque de moyens, poussant néanmoins à rentabiliser un maximum les investissements, par exemple en recyclant des plans (ce que faisait encore Neon genesis evangelion en 1995) ou en réunissant plusieurs épisodes pour une sortie salle. Même une série comme Cosmos 1999 qui bénéficiait pour son époque de moyens confortables n'échappe pas aujourd'hui à l'imagerie désuète qu'on associe à ces productions. L'ambition des showrunners n'était pas en cause, mais il faudra véritablement attendre le XXIe siècle et le triomphe du modèle HBO (Rome, Boardwalk empire) pour qu'on commence à donner des budgets de superproduction à des épisodes de série TV.
Faisant fi de toute nostalgie liée à la série originelle, le reboot de Battlestar galactica fera donc une arrivée fracassante en 2004. On me l'avait déjà vanté à l'époque, et j'avais surtout retenu cette idée très forte d'une humanité qui doit sa survie à une technologie obsolète. Le pilote et les 2 premières saisons offrent un spectacle ambitieux et riche en émotions. La volonté de renouveller le genre par un surcroît de réalisme est payante (le silence relatif de l'espace intersidéral, les cadrages à la volée lors des batailles galactiques). La qualité des effets spéciaux est de même assez ahurissante. C'est du vrai space opera, et j'aime beaucoup le fait qu'on s'intéresse en plus des conséquences politiques à des problèmes triviaux comme les questions de ravitaillement et de logistique. La réflexion sur l'humain et la machine progresse intelligemment, donnant parfois lieu à des situations assez vertigineuses. Il est finalement pas mal question du pouvoir de l'amour, et je trouve que c'est amené de telle sorte que ce n'est jamais mièvre. C'en est parfois même déchirant.
On voit se démener une foultitude de personnages aux relations complexes et au destin douloureux, et qui évoluent de manière crédible. Les acteurs sont bons, bien creusés pour offrir une complexité qui les rend tantôt attachants, tantôt detestables, soit humains. Ressucité de Blade runner, Edward James Olmos fait un peu figure de parrain légitimant l'entreprise, et en impose en amiral, père de substitution évident pour un équipage d'orphelins. La féminisation de Starbuck est une autre idée géniale qui permet à Katee Sackhoff de composer un inoubliable personnage. La production n'échappe pas à d'occasionnels gonflages artificiels de péripéties pour alimenter le feuilleton, mais il y a suffisamment de situations fortes et de personnages intéressants pour que ça ne devienne pas pesant.
Pour le meilleur comme pour le pire, le succès du Star wars de 1977 a profondément bouleversé le monde du showbusiness, de Hollywood à Rome en passant par Istanbul ou Rio. Retrouvant les faveurs du grand comme du petit écran, la science-fiction devenait un temps la nouvelle poule aux œufs d'or aux yeux des producteurs. Certains s'y cassèrent néanmoins les dents. J'ai personnellement suivi d'assez loin des séries comme Battlestar galactica, Buck Rogers (deux créations de Glen A. Larson) ou L'Âge de cristal. Sans doute que ces titres connurent moins de rediffusions que, dans le même genre, Star trek ou La Planète des singes. Par tout ce qu'elle implique en terme de moyens techniques (conception et fabrication des décors, costumes et accessoires, effets spéciaux), la S.F. risque vite de faire pâle figure à la télévision. L'intelligence des scénarios et le charisme des personnages devaient alors palier le manque de moyens, poussant néanmoins à rentabiliser un maximum les investissements, par exemple en recyclant des plans (ce que faisait encore Neon genesis evangelion en 1995) ou en réunissant plusieurs épisodes pour une sortie salle. Même une série comme Cosmos 1999 qui bénéficiait pour son époque de moyens confortables n'échappe pas aujourd'hui à l'imagerie désuète qu'on associe à ces productions. L'ambition des showrunners n'était pas en cause, mais il faudra véritablement attendre le XXIe siècle et le triomphe du modèle HBO (Rome, Boardwalk empire) pour qu'on commence à donner des budgets de superproduction à des épisodes de série TV.
Faisant fi de toute nostalgie liée à la série originelle, le reboot de Battlestar galactica fera donc une arrivée fracassante en 2004. On me l'avait déjà vanté à l'époque, et j'avais surtout retenu cette idée très forte d'une humanité qui doit sa survie à une technologie obsolète. Le pilote et les 2 premières saisons offrent un spectacle ambitieux et riche en émotions. La volonté de renouveller le genre par un surcroît de réalisme est payante (le silence relatif de l'espace intersidéral, les cadrages à la volée lors des batailles galactiques). La qualité des effets spéciaux est de même assez ahurissante. C'est du vrai space opera, et j'aime beaucoup le fait qu'on s'intéresse en plus des conséquences politiques à des problèmes triviaux comme les questions de ravitaillement et de logistique. La réflexion sur l'humain et la machine progresse intelligemment, donnant parfois lieu à des situations assez vertigineuses. Il est finalement pas mal question du pouvoir de l'amour, et je trouve que c'est amené de telle sorte que ce n'est jamais mièvre. C'en est parfois même déchirant.
On voit se démener une foultitude de personnages aux relations complexes et au destin douloureux, et qui évoluent de manière crédible. Les acteurs sont bons, bien creusés pour offrir une complexité qui les rend tantôt attachants, tantôt detestables, soit humains. Ressucité de Blade runner, Edward James Olmos fait un peu figure de parrain légitimant l'entreprise, et en impose en amiral, père de substitution évident pour un équipage d'orphelins. La féminisation de Starbuck est une autre idée géniale qui permet à Katee Sackhoff de composer un inoubliable personnage. La production n'échappe pas à d'occasionnels gonflages artificiels de péripéties pour alimenter le feuilleton, mais il y a suffisamment de situations fortes et de personnages intéressants pour que ça ne devienne pas pesant.
Malheureusement, l'intérêt réel pour la série s'est pour moi tristement essoufflé sur les saisons
3 et 4. J'ai vraiment eu la désagréable impression que les auteurs n'avaient plus aucune idée
de ce qu'ils voulaient raconter. Comme s'ils s'étaient retrouvés embourbés par le
postulat qu'ils avaient eux-mêmes créés à la fin de la saison 2, préférant alors tenter de remettre
les compteurs à zéro quitte à faire du surplace. Dans un récit qui traite des
notions de destin et de prophétie, j'espérais un déroulement ultra-solide, avec chaque épisode pensé comme une pièce essentielle d'un puzzle en attente d'être révélé. Je n'ai rien contre les épisodes
loners, mais là ça s'accumule sans faire illusion. Les personnages semblent
tâtonner laborieusement. On finit par se désintéresser de ce que cherchent à obtenir les
Cylons, qui ne cessent de changer d'avis, de déblatérer à base de phrases
creuses qui croient en jeter. Il y a heureusement encore de beaux sursauts dans
l'interprétation et quelques répliques fortes — c'est la force d'un casting réussi — avec
une vision de l'humanité toujours d'une implacable noirceur, et quelques scènes spectaculaires qui réveillent un peu l'intérêt, dont un final
heureusement loin d'être indigne.
Du coup, c'est dommage mais je reste sur un sentiment de rendez-vous manqué, la faute à un dégonflement quasi total de mon intérêt pour une histoire qui se retrouve délayée de façon impardonnable au cours de cette troisième saison. Alors que je trouvais au départ le show franchement bluffant et spectaculaire, le fait de finir sur une note aussi décourageante fait que je conserve aujourd'hui un souvenir dépité de ce reboot, en fait dramatiquement plombé par des saisons trop riches en nombre d'épisodes.
Du coup, c'est dommage mais je reste sur un sentiment de rendez-vous manqué, la faute à un dégonflement quasi total de mon intérêt pour une histoire qui se retrouve délayée de façon impardonnable au cours de cette troisième saison. Alors que je trouvais au départ le show franchement bluffant et spectaculaire, le fait de finir sur une note aussi décourageante fait que je conserve aujourd'hui un souvenir dépité de ce reboot, en fait dramatiquement plombé par des saisons trop riches en nombre d'épisodes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire