Une série créée par Melissa Drigeard et Vincent Juillet
1 saison de 8 épisodes
Avec : François-Xavier Demaison, Alix Poisson, Jean-Philippe Ricci, Sarah Le Picard, Julien Boisselier, Melissa Drigeard, Sébastien Chassagne, Anne Benoît...
Après ma découverte en replay des 4 premiers épisodes, je tenais à recommander cette série française,
dont M6 vient d'achever la diffusion. À mes yeux, ça partait sur des bases a priori peu exaltantes, s'inscrivant dans le genre bien balisé de la comédie du (re)mariage. Et ça s'est révélé être une excellente surprise. Le titre Quadras me laissait espérer une fiction plutôt générationnelle, or il n'en est rien, on n'est pas du tout dans le commentaire social sur une époque, ou sur la nostalgie du passé, et il est davantage question de personnages en crise personnelle, drames finalement très (petits-)bourgeois qui parviennent quand même parfois à créer un peu d'émotion lorsqu'au détour d'une vanne l'un des personnages est soudain saisi dans toute sa sincérité, et révèle ses douloureuses fêlures.
Passage obligé et toujours ingrat, le premier épisode introduit rapidement chaque personnage, avec la bonne idée du convoi de bagnoles pour poser la base des relations. Ça pourra sembler un peu mécanique, mais c'est vraiment par la suite que tout le travail de caractérisation esquissé ici va s'affiner. Et de belle façon. Faisant preuve d'une vraie ambition, la série est très adroitement construite, avec comme base narrative une soirée de mariage, qui se voit découpée par une série de flashbacks qui développent tour à tour chaque personnage (et chaque épisode mettant en valeur l'un d'eux). C'est donc toute une toile de relations et de secrets qui se met en place sous nos yeux, avec suffisamment de petits éléments de suspense pour maintenir l'intérêt.
Passage obligé et toujours ingrat, le premier épisode introduit rapidement chaque personnage, avec la bonne idée du convoi de bagnoles pour poser la base des relations. Ça pourra sembler un peu mécanique, mais c'est vraiment par la suite que tout le travail de caractérisation esquissé ici va s'affiner. Et de belle façon. Faisant preuve d'une vraie ambition, la série est très adroitement construite, avec comme base narrative une soirée de mariage, qui se voit découpée par une série de flashbacks qui développent tour à tour chaque personnage (et chaque épisode mettant en valeur l'un d'eux). C'est donc toute une toile de relations et de secrets qui se met en place sous nos yeux, avec suffisamment de petits éléments de suspense pour maintenir l'intérêt.
C'est plutôt très bien rythmé, même si parfois le recours au cliffhanger, typique de l'écriture de série, apparaît un peu forcé, avec des rebondissements gentiment téléphonés. Mais si ce show m'a procuré autant de plaisir c'est surtout par la qualité de ses dialogues, souvent très drôles dans leur registre vachard et leur ton très politiquement incorrect. D'autant qu'on a un bon quota de personnages typés losers, vecteurs d'un comique efficace. Ces dialogues sont merveilleusement portés par un casting de premier choix. Demaison gère bien ses basculements defunèsiens dans l'excès, tandis qu'Alix Poisson fait preuve d'une vraie implication dans un rôle pas évident à défendre. Mais on retiendra surtout ces seconds rôles essentiels et hauts en couleurs que sont le meilleur pote (Ricci, animal), la mère (Anne Benoît, délicieusement odieuse), la sœur (pathétiquement juste Sarah Le Picard), l'irrésistible maître de cérémonie (Chassagne), le relou interprété avec malice par Marius Colucci, sans oublier Melissa Drigeard co-auteure de la série qui s'offre un rôle-clé, formidablement juste de sensibilité. La direction artistique est au top, avec une photo au rendu très cinématographique, notamment lorsque la nuit tombe sur la fête. Bref, un produit étonnamment peu aseptisé donc pas vraiment calibré M6, dont on peut vraiment louer les qualités.
Malheureusement, la seconde moitié de la saison a progressivement modéré mes élans. La série paye sans doute le choix d'une trop longue durée (8 épisodes) qui dilapide un peu le potentiel de son concept. En effet, la colonne vertébrale du récit, cette soirée de mariage comme temps du présent, semble à partir du 6e épisode avoir épuisé la plus grande partie de ses situations dramatiques, l'essentiel à raconter résidant dans les flashbacks encore nombreux à se succéder. Donc ça meuble et ça commence à se voir. La
soirée semble alors se prolonger artificiellement, donnant l'impression que les
convives s'emmerdent, presque contraints de rester alors qu'en terme de
festivités il ne se passe plus grand chose pour justifier qu'ils s'inscrustent encore (seuls les figurants semblent bizarrement avoir déserté les lieux). Ça devient pénible pour le spectateur lui-même, dont l'empathie finit par pâtir.
Avant celà, l'écriture des dialogues et des personnages faisait pourtant preuve d'une vraie qualité et d'une finesse pour montrer des personnages plutôt vrais dans leurs attitudes et comportements. Les 3 derniers épisodes ont la pénible tâche de devoir boucler une intrigue qui finit par se perdre dans la nécessité de rattacher tous les wagons, et se retrouve plombée par des révélations tarabiscotées, qui n'ont désormais plus grand chose de crédibles, porte ouverte à des facilités scénaristiques qui ne font pas illusion (en particulier dès qu'il s'agit de faire débarquer au cœur de la nuit des personnages extérieurs, miraculeusement tous à 5mn de la fête).
Avant celà, l'écriture des dialogues et des personnages faisait pourtant preuve d'une vraie qualité et d'une finesse pour montrer des personnages plutôt vrais dans leurs attitudes et comportements. Les 3 derniers épisodes ont la pénible tâche de devoir boucler une intrigue qui finit par se perdre dans la nécessité de rattacher tous les wagons, et se retrouve plombée par des révélations tarabiscotées, qui n'ont désormais plus grand chose de crédibles, porte ouverte à des facilités scénaristiques qui ne font pas illusion (en particulier dès qu'il s'agit de faire débarquer au cœur de la nuit des personnages extérieurs, miraculeusement tous à 5mn de la fête).
On perd donc pas mal l'humanité de toute cette troupe de personnages,
ça devient artificiel, jusqu'à un final ultra-conventionnel qui se sent obligé d'apporter une résolution à toutes les situations. On se sent alors bien loin de
l'approche grinçante en mode jeu de massacre de la première moitié, qui m'avait
justement séduit. Et là, ce n'est plus le calibrage M6 que j'évoquais plus haut, mais carrément TF1. Aseptisé. C'est vraiment dommage parce qu'il y avait une
vraie proposition au départ, intelligente et courageuse. Les comédiens ne
sont pour leur part pas en cause, et on conserve au moins ce plaisir de voir un bel et talentueux ensemble à
l'œuvre.
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