Dinosaur (Dinosaure), Ralph Zondag, Eric
Leighton, 2000
En ce début de
millénaire, Disney semble s'être transformé en une machine infernale,
multipliant les sorties cinéma tout en inondant les bacs de directs to video
aussi opportunistes que désolants de médiocrité. Cette productivité aura paradoxalement pour conséquence une relative nouvelle
liberté, la chance offerte à quelques auteurs de s'approprier leur œuvre en
livrant des films assez inhabituels, tant par leur ton que par leur style, mais
bénéficiant toujours de cet inimitable savoir-faire technique du studio. Un peu
comme si la direction avait eu moins de temps pour surveiller ses troupes.
Avant d'avoir donné
les moyens à Pixar de produire son premier long-métrage, Toy story,
Disney avait été pionnier dans le domaine de l'animation assistée par
ordinateur. Depuis Basil détective
privé, pratiquement chaque film contenait une scène avec un
élément animé en 3D (la salle de bal de Beauty and the
beast, la caverne à tête de tigre d'Aladdin,
etc.). Sorti en 2000, Dinosaur représente une nouvelle date, étant
le premier film du studio dont tous les personnages sont des créations
numériques. Cette première expérience n'a cependant pas été couronnée de
succès, et demeure à l'état de tentative timide destinée à prouver au monde que Disney est prêt à s'affranchir
de la suprématie dans ce domaine de Pixar.
Le résultat
impressionne néanmoins, et on ne peut pas dire que les moyens n'ont pas été
mis. L'ouverture du film cherche en effet à en mettre plein la vue, et à nous
assurer de la parfaite maîtrise technique des animateurs. Suivant le périlleux
parcours d'un œuf, la séquence est en fait une véritable bande démo, au rendu
ultra-réaliste qui nous présente un monde préhistorique comme on ne l'a jamais
vu, multipliant les points de vue, les interactions avec l'environnement, les
mouvements de caméra et les variations de rythme au diapason du score ample de James Newton Howard. La splendeur
visuelle du film, son originalité, viennent du fait que les décors sont
authentiques, et que les dinosaures animés y ont été incrustés, tout en
conservant le dynamisme d'une mise en scène alerte. Le plus efficace étant sans
doute l'absence totale de dialogues qui donne pour un temps l'impression
d'avoir affaire à un documentaire. Ce préambule laissait donc augurer du
meilleur. Malheureusement, très vite la machine disneyienne se remet en
branle, et décide de donner la parole aux animaux. Oubliée l'approche naturaliste,
retour à de l'anthropomorphisme de base, porté par des personnages aussi peu
attachants qu'agaçants, englués dans une histoire sans intérêt qui semble
n'avoir pas fini d'être écrite. Le voyage réserve cependant quelques beaux
moments, comme la spectaculaire scène du météorite qui annonce le cataclysme à
venir, et qui visuellement ne manque pas de poésie.
The Emperor's new
groove (Kuzco l'empereur mégalo), Mark Dindal, 2000
La bande annonce
complètement loufoque m'avait déjà bien vendu le film, et j'ai été bien inspiré
de céder à la curiosité. Kuzco ne s'inscrit pas vraiment dans la lignée
des grands classiques Disney, donnant l'impression d'avoir été produit en
marge. Ça s'explique par le fait qu'il s'agit de la reprise en main de dernière
minute d'une production abandonnée intitulée Kingdom of the sun, que
devait réaliser Roger Allers le coréalisateur du Roi lion, et
qui proposait une approche beaucoup plus sérieuse du monde Inca. Mark Dindal a donc pour tâche de
boucler le film en catastrophe, quitte à lui faire prendre une toute nouvelle
route. La direction du studio semble alors s'en désintéresser complétement et
souhaiter seulement que le film sorte avant de passer à autre chose (soit le blockbuster
Atlantis). D'où sans doute cette impression d'un film de contrebandier.
Bénéficiant donc d'un budget moindre et d'un timing serré, c'est peu de dire
que Dindal se sort brillamment de ces conditions de travail. Il opte avec
réussite pour des
décors très sobres et stylisés, reposant sur des formes géométriques épurées
qui renvoient judicieusement à l'art précolombien. Pratiquement réduits à un
quatuor, les personnages ont ainsi toute latitude pour s'y déployer.
L'animation est évidemment impeccable, le réalisateur limitant les grands
effets effets spéciaux, et s'appliquant plutôt à fignoler les poses et les
expressions de ses personnages. Ceux-ci deviennent ainsi de purs objets
cartoonesques, prompts aux déformations et au burlesque délirant. Le spectacle
est ainsi aussi efficace dans les scènes de pur
vaudeville (l'irrésistible scène de l'auberge), que dans les passages dialogués
riches de second degré.
Visant un public plus ado-adulte qu'enfant, le film est une comédie échevelée
politiquement incorrecte, qui pourrait revendiquer la même filiation
qu'Aladdin
ou Hercule,
de Clements et Musker. Mais dopé à l'irrévérence, il pousse le
bouchon plus loin en s'affranchissant encore plus largement du sérieux et d'un
scénario grand public trop balisé. Si l'épopée du protagoniste réserve
d'inattendus moments d'émotions, on est avant tout là pour rire, y compris face
aux menaces jamais inquiétantes des méchants. Et Kuzco ne se prive
pas de saborder au passage certaines traditions du studio, détournant même les
climax disneyiens avec ce mémorable affrontement final qui rappelle par son
usage de la magie Merlin l'enchanteur. Bref, The Emperor's
new groove est sans conteste l'un des Disney les plus
anticonventionnels, se revoyant sans lassitude.
Atlantis the lost
empire (Atlantide l'empire perdu), Kirk Wise, Gary Trousdale, 2001
On sent qu'avec ce
film Disney s'essaye à autre chose, marchant presque sur les plates-bandes du
malheureux Titan A.E. de Don Bluth sorti l'année
précédente et qui ciblait lui aussi un public plus adolescent. Finis donc les
contes de fées et le merveilleux, on tente cette fois l'expérience de la grande
aventure de type serial, avec un récit empruntant à Jules Verne et Conan
Doyle. Confié aux réalisateurs stars de la maison Trousdale et Wise,
Atlantis est une production ambitieuse, un gros budget techniquement
impeccable qui avait largement de quoi séduire.
Les réalisateurs de Beauty and the
beast et de The Hunchback of
Notre-Dame sont sans doute les auteurs des plus beaux films
Disney, soignant toujours le rendu visuel de leurs films. On pouvait donc
compter sur eux pour se dépasser encore. Ils
s'associent au talent singulier de Mike Mignola pour la
conception graphique, tandis que James Newton Howard signe une nouvelle
fois une partition épique appropriée. Pas de chansons, des personnages aux
préoccupations plus adultes, une atmosphère générale plutôt sombre avec de
nombreuses scènes nocturnes ou sous-marines, et la menace constante du danger.
Bénéficiant du format cinemascope inusité depuis Taram,
le résultat est visuellement souvent impressionnant, nous plongeant dans
des ambiances steampunks vraiment dépaysantes et offrant son lot de
scènes d'action spectaculaires.
Mais il faut quand même faire preuve de beaucoup d'indulgence
pour accepter les raccourcis scénaristiques et le manque d'imagination des
péripéties. On finit par totalement se désintéresser des enjeux comme du destin
des personnages, pourtant nombreux mais insuffisamment développés. Le
récit est de même plombé par des retournements de situations improbables avant
de s'achever sur une conclusion sans éclat. Cependant, même si la déception fut
clairement de mise lors de sa découverte en salle, je reste sur le souvenir
d'avoir quand même eu des moments de satisfactions, et je ne refuserai donc pas
d'y rejeter un œil à l'occasion.
Lilo & Stitch, Dean De Blois,
Christopher Sanders, 2002
Après Kuzco,
Disney semblait poursuivre dans une voie nouvelle de film plus discrets mais
complètement hors-normes. Futurs réalisateurs d'How to train your dragon, Chris
Sanders et Dean De Blois avaient auparavant travaillé sur le script
de Mulan.
L'idée originale de Lilo & Stitch appartient à Sanders, et remonte
au milieu des années 80. Le projet a été encouragé par Disney, qui a vraiment
voulu porter ce film d'auteur, ayant confiance dans le talent de ses deux
collaborateurs. En terme de budget et de durée de production, il s'agit d'un
"petit" film, qui aura néanmoins su réunir autour de lui d'immenses
talents. On ne peut que louer l'intelligence du scénario, drôle, inventif
et émouvant. Le récit peut en effet passer du déferlement d'action le plus
jouissif (l'évasion de Stitch, la poursuite aérienne finale), à la drôlerie
(gags visuels comme verbaux) et à l'émotion (la tristesse profonde de Lilo,
l'ouverture au sentiment de Stitch). Un mélange des tons d'une justesse
admirable, comme on en a rarement vu chez Disney.
Plus étonnant encore,
l'inscription de l'action dans une réalité sociale plutôt sombre, voire
tragique. L'action se situe dans l'archipel de Hawaï. Assez subtilement, on
devine le clivage entre les habitants de l'île et les touristes occidentaux,
comme deux mondes qui ne se mélangent vraiment jamais, et dont l'un se présente
comme supérieur à l'autre. Toute l'économie de l'île tournant autour du
tourisme, le touriste y est Roi, et l'autochtone à son service. Lilo et sa
grande sœur Nani sont les seuls vestiges d'une famille brisée, Nani s'efforçant
de trouver un emploi afin de conserver la garde de sa petite sœur. Il ne s'agit
pas pour autant de rendre l'atmosphère pesante, mais plutôt de ne pas idéaliser
l'environnement. La culture hawaïenne y a tout autant sa place, et on sent que
les réalisateurs on voulu en proposer une approche respectueuse, avec la danse
hula et les chants, sans jamais donner l'impression de tomber dans l'exotisme
facile.
Le récit possède un
rythme à la fois très enlevé et capable de créer de beaux moments d'intimité.
Le tout sur une durée assez brève (75-80 minutes). Et ce qui joue beaucoup dans
la réussite du film est aussi la façon dont est montrée la lutte de Stitch avec
ses instincts. Issu d'une manipulation génétique, il s'inscrit clairement dans
une filiation avec la créature de Frankenstein, enrichisant progressivement ses
sentiments au contact des humains. Tout cela est montré avec beaucoup de
subtilité, tout étant exprimé par l'animation : la façon dont il baisse les
oreilles, détourne le regard, sa fascination pour l'histoire du vilain petit
canard qu'il va tenter de reconstituer, etc. Animé avec soin par
l'incontournable Andreas Deja, tous ses mouvements sont
remarquables d'expressivité, aussi bien dans les moments de rage que dans les
moments d'émotion. C'est bien simple, certaines scènes jouant sur la corde
sensible font monter les larmes, à l'égal du Géant de fer, Monstres et Cie ou E.T. (ces trois films partagent d'ailleurs des
traits communs). Dénuée de tout manichéisme, la fin du film est
particulièrement réjouissante, avec les deux aliens gaffeurs qui se
joignent à la cause de nos héros et la séquence euphorisante du sauvetage de
Lilo dans un esprit très super-héros. Il y a des films, comme ça, où l'on est
vraiment heureux de se voir offrir le spectacle que l'on espérait. Le happy end
est au rendez-vous, mais il est parfaitement amené et justifié — à l'inverse de
celui du Bossu de Notre-Dame qui semblait plutôt se moquer du spectateur.
Concernant la musique,
il faut mentionner le score génial d'Alan Silvestri, que Sanders et
De Blois tenaient vraiment à avoir. Il leur livrera une partition
incroyablement inspirée et vive, parfaitement en accord avec le rythme du film,
dans un esprit parfois très cartoon (mickeymousing), lorsque des accents aux
ambiances complètement différentes se succèdent dans une même scène. Deux
thèmes en particulier, l'un riche en émotion, l'autre ébouriffant de lyrisme,
se détachent de l'ensemble et ajoutent encore au bonheur du visionnage. L'autre
plaisir musical est sans nul doute la présence de chansons d'Elvis Presley
dont Lilo est fan et qui vont dynamiser encore le film, chaque chanson étant
utilisée de manière savoureuse.
Tout l'aspect visuel
du film est de la main de Chris Sanders. Son style très personnel se
caractérise par des rondeurs qui détonent de façon bienvenue par rapport aux
canons du studio. Le résultat est particulièrement réussi, tant en ce qui
concerne les personnages (humains comme aliens), que les vaisseaux spatiaux,
avec un mélange 2D/3D parfaitement intégré. Les décors de l'arrière-plan sont
pour leur part peints à l'aquarelle, technique délicate que Disney avait
abandonné depuis Bambi ; les dessinateurs du studio ont d'ailleurs
du suivre une formation pour maîtriser cette technique. Question
animation, le travail est plein de finesse et d'expressivité. C'est là que tout
le savoir-faire de la maison-mère est incontestable. On sent que chaque scène a
été abordée avec le plus grand soin, et on ne se lasse pas d'observer les
solutions visuelles imaginées pour rendre tel regard, telle mèche tombante, tel
haussement d'épaule. Le personnage de Stitch à lui seul est une géniale
création, combinant divers éléments d'animaux, sans jamais en évoquer
spécifiquement un seul, capable d'endurer tous les coups, et dont la rencontre
avec Lilo va le conduire à une lutte douloureuse contre sa nature destructrice.
La créature sera une véritable aubaine pour le département merchandising
de Disney telle qu'il n'en avait pas connu depuis The Lion king.
Bref, il y aurait
encore énormément à dire sur cette petite merveille, tant le film est riche.
C'est pour moi un des meilleurs longs métrages d'animation de cette décennie,
qui me ravit à chaque vision et dont je ne peux que constater le talent déployé
à tous niveaux. Le makingof proposé sur l'édition collector du film est
tout simplement exceptionnel. Soit deux bonnes heures elles-mêmes enrichies de
2 autres heures de documentaires annexes sur des vétérans de l'animation chez
Disney ou Warner (Joe Grant, Maurice Noble), avec extraits de
films et scènes coupées quasiment finalisées. Prenant la forme d'un
journal de bord, il permet d'assister à des conférences destinées aux
animateurs du film pour apprivoiser le design des personnages. Le tout sans
aucune langue de bois et dans la bonne humeur, loin, très loin des commentaires
habituellement bêtifiant de Disney (du genre « ici, on
produit des chef-d'œuvres immortels de père en fils... »). Le montage est
passionnant, on voit tous les collaborateurs du film s'exprimer et travailler,
on suit toute la progression de la production, avec les importantes
modifications qu'a subi le film. Au centre de tout ça, on a droit à un
véritable portrait intime de Sanders et De Blois. Ceci enrichit
considérablement l'appréciation du film, tant est confirmé l'immense soin
accordé à leur bébé par les deux réalisateurs. Une référence.
Après ce film qui va
connaître un heureux succès, le studio distribue en 2002 Treasure planet (La
Planète au trésor), l'aboutissement d'un projet muri de longue date par Ron
Clements et John Musker. Transposition dans un univers de science-fiction du roman
mythique de Stevenson, je n'ai pas vu le film qui ne m'inspirait pas du
tout, semblant creuser le sillon déjà mal tracé par Atlantis.
Échec patent au
box-office, Treasure planet symbolise la fin d'une époque, celle où le
label Disney faisait autorité. Le studio semble en
effet définitivement cesser d'accorder à ses long-métrages le traitement
soigné qui en faisaient de véritables événements mondiaux. Les sorties sont
plus confidentielles, le studio se compromet dans des suites de grands classiques
qui essorent honteusement le filon de la moindre franchise. Le spectateur ne
sait plus s'il a affaire à une production ambitieuse ou à un
sous-produit. Peut-être suis-je passé à côté de réussites. À côté de
l'irregardable Pocahontas 2, Tarzan 2 et Bambi 2 avaient
l'air plutôt soigné (ce dernier bénéficiant même d'une sortie en salle). Les
quelques séquences entrevues de Brother bear (Frère des
ours, 2003) m'avaient semblé visuellement très belles mais le film a
été distribué avec si peu de considération que je n'ai pas cherché à m'y
intéresser. De même, La Ferme se rebelle (2004) qui célébrait
pourtant le grand retour d'Alan Menken au pupitre. Ne parvenant plus à retrouver de second souffle, agacé à juste
titre par les réussites commerciales et/ou critiques de ses concurrents, Disney
a ensuite carrément annoncé la fermeture de son département d'animation 2D. Les
films utilisant la technique traditionnelle sont jugés insuffisamment
rentables et plus au goût du public qui en parallèle fait un triomphe à Finding Nemo
(Pixar), Shrek (Dreamworks) ou Ice age (Fox), et le
studio ne veut pas se retrouver à la traîne. Je n'ai pas vu Chicken little (2005) qui
bénéficierait apparemment d'un bon scénario, ni The Wild qui en
2006 donnait la pénible impression de plagier Madagascar. C'est
peut-être ça le plus dommage dans cette histoire. Mine de rien, la
technique de l'animation en 3D a imposé de nouveaux standards, et en dehors de
la qualité du scénario, il est parfois difficile de distinguer un studio d'un
autre. En faisant ce choix, Disney risquait tout simplement de perdre ce
qui faisait son identité, son inimitable touche graphique.
Meet the Robinsons (Bienvenue chez les Robinsons), Stephen Anderson,
2007
Preuve d'un manque de
confiance, le studio n'a pas davantage sorti l'artillerie lourde pour assurer
la promotion de ce titre. Film sans prétention, Meet the Robinsons s'avère
être un divertissement assez agréable, doté d'un rythme plutôt reposant et qui
évite curieusement la surenchère dans le spectaculaire qui semble être le lot
des longs-métrages réalisés en images de synthèse, qui se croient tous obligés
à un moment où à un autre de proposer une séquence de montagnes russes (Toy story avait sans aucun doute ouvert la voie avec sa poursuite finale). Les
visuels ne sont pas particulièrement délirants, techniquement, entre
l'animation et la mise en scène, le film se situe dans une bonne moyenne, mais
sans pour autant extasier.
L'ensemble n'est pas trop enfantin et peut s'apprécier à tout
âge. L'humour
y est plutôt convaincant (la grenouille hypnotisée, le très rigolo bonhomme au chapeau melon, plus bête que
méchant).
Il y a de belles idées et à l'occasion s'y exprime une forme de gravité liée au
statut d'orphelin du héros. Exploitant le thème du voyage dans le temps, les
scénaristes ne s'encombrent cependant vraiment d'aucun scrupule pour provoquer
d'énormes paradoxes spatiotemporels qui auraient fait s'arracher les cheveux de
Doc Brown. Le film est quand même peu mémorable. On retiendra surtout la
musique bien inspirée de Danny Elfman, enrichie à quelques reprises de
chansons plutôt réussies signées Rufus Wainwright.
The Princess and the
frog (La Princesse et la grenouille), Clements, Musker, 2009
Le film offre un
retour à la 2D qu'on n'espérait plus, véritable cadeau rendu possible par la
reprise en main du département animation par John Lasseter qui va mettre
un terme à la série noire de cette décennie. Signé
du duo mythique Clements et Musker, La Princesse et la grenouille est une vrai
réussite qu'on n'attendait pas, parvenant à exploiter comme ils l'ont fait sur La Petite sirène
les bases forcément limitées d'un conte.
Le film vient rappeler
une évidence : Disney est le meilleur studio d'animation du monde. Tout est au
rendez-vous : scénario remarquablement équilibré, originalité du traitement qui
transpose le conte de fée du merveilleux médiéval au bayou de Louisiane (avec la
couleur musicale que cela implique, ton humoristique décalé et toujours aussi
efficace, méchant rendu encore plus jubilatoire grâce à sa maîtrise de la magie
noire, et même pointe d'émotion inattendue qui achève de rendre le film
étonnamment attachant. Bref, un vrai beau voyage, pour l'instant demeuré sans
suite puisque les long-métrages suivants sont restés sur de l'animation 3D.
DOSSIER WALT DISNEY
PICTURES :
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