Il m'était
évidemment impossible d'éviter la comparaison avec le remake que réalisera lui-même Cukor en 1954, et que je tiens pour un chef-d'œuvre (même si son écriture doit finalement davantage à la version intermédiaire de William Wellman qu'à
celle-ci). Ici, la vision de l'usine à rêve ne cherche pas trop le réalisme,
préférant plutôt assumer le mythe : pas besoin d'un quelconque talent pour
devenir star, il suffit d'avoir un joli minois, de tomber sur un réalisateur
côté, et hop ! le monde vous adule. Cukor démarre son film comme une comédie
légère faite de répliques piquantes, puis va progressivement révéler l'autre côté du miroir aux alouettes,
la rançon de la gloire, les risques du métier, etc. Ça reste quand même relativement peu audacieux dans sa peinture du milieu, qu'il ne s'agit pas non plus d'égratigner. Et ça se finira prudemment sur un happy end de convention.
Dans le rôle de l'étoile à naître, Constance Bennett est plutôt chouette, mais c'est surtout Lowell Sherman qui fait une composition impressionnante en réalisateur alcoolique sombrant petit à petit dans la déchéance. Son jeu naturaliste détonne au sein d'un ensemble encore ancré dans une certaine tradition scénique. Si son personnage annonce clairement le Norman Maine qu'interprétera magnifiquement James Mason dans A star is born, on notera que le scénario ne cherche ici à développer nulle romance entre lui et la nouvelle star.
Dans le rôle de l'étoile à naître, Constance Bennett est plutôt chouette, mais c'est surtout Lowell Sherman qui fait une composition impressionnante en réalisateur alcoolique sombrant petit à petit dans la déchéance. Son jeu naturaliste détonne au sein d'un ensemble encore ancré dans une certaine tradition scénique. Si son personnage annonce clairement le Norman Maine qu'interprétera magnifiquement James Mason dans A star is born, on notera que le scénario ne cherche ici à développer nulle romance entre lui et la nouvelle star.
Rockabye, 1932
Constance Bennett poursuit sa collaboration avec Cukor, déjà considéré à l'époque comme l'un grands directeurs d'actrices. Tourné dans la foulée du précédent, toujours chez RKO, Rockabye est l'adaptation d'une pièce à succès. La source théâtrale se fait fois bien sentir dans la construction, avec une mise en scène relativement fonctionnelle, mais il est vraiment intéressant de constater de film en film la constance de certains motifs chers au réalisateur. En gros, comment concilier la vertu avec le monde du spectacle. Ici, il s'agit d'une célèbre actrice de théâtre à qui on a retiré la garde de son enfant adopté, suite à son témoignage lors d'un procès à scandale. Habituée à jouer des rôles de femme du monde, elle va tenter un come back dans une pièce qui la mettra en scène en tant que fille de la rue.
Cukor s'intéresse moins à la représentation proprement dite qu'à ses coulisses, en particulier aux relations de la star avec l'auteur de la pièce (Joel McCrea), prolongeant ainsi son intérêt pour les coulisses du spectacle, les rapports du créateur avec ses créations (Les Girls, My fair Lady comme What price Hollywood ? et son remake). Le récit donne parfois l'impression de partir en roue libre mais c'est plutôt agréable, notamment lors de cette longue et imprévisible séquence où Bennett et McCrea partent pour une nuit de beuverie dans un speakeasy avant de rentrer complètement ivres et de délirer en se faisant à manger dans la cuisine. Le personnage de la mère de Bennett (Jobyna Howland) est assez marrant également, même si ses gags sont peu subtils. La conclusion du film prendra évidemment bien soin de faire en sorte que la morale soit sauve (l'effet pervers étant que le happy end devient impossible). Un film certainement très mineur mais pas déplaisant. Et qui surtout permet de bien apprécier le charme décidément singulier de Constance Bennett.
Cukor s'intéresse moins à la représentation proprement dite qu'à ses coulisses, en particulier aux relations de la star avec l'auteur de la pièce (Joel McCrea), prolongeant ainsi son intérêt pour les coulisses du spectacle, les rapports du créateur avec ses créations (Les Girls, My fair Lady comme What price Hollywood ? et son remake). Le récit donne parfois l'impression de partir en roue libre mais c'est plutôt agréable, notamment lors de cette longue et imprévisible séquence où Bennett et McCrea partent pour une nuit de beuverie dans un speakeasy avant de rentrer complètement ivres et de délirer en se faisant à manger dans la cuisine. Le personnage de la mère de Bennett (Jobyna Howland) est assez marrant également, même si ses gags sont peu subtils. La conclusion du film prendra évidemment bien soin de faire en sorte que la morale soit sauve (l'effet pervers étant que le happy end devient impossible). Un film certainement très mineur mais pas déplaisant. Et qui surtout permet de bien apprécier le charme décidément singulier de Constance Bennett.
David Copperfield, 1935
Cukor passe à la MGM et se voit confier une production de grande classe, supervisée par le mogul Selznick. Tout ici respire l'ambition : adaptation d'un écrivain prestigieux, décors débordants de meubles et de rideaux, costumes taillés pour les Oscars, reconstitution d'extérieurs de grande ampleur, et bien sûr casting royal tant par le nom que par le nombre, le roman de Dickens impliquant pas mal de personnages. A côté d'un W.C. Fields forcément hénaurme, le film révèlera surtout le tout mignon Freddie Bartholomew, sacré enfant star et qui sera par la suite pas mal exploité par les studios, comme par ses parents.
Vu ado lors d'une reprise en salle, j'en garde un souvenir trop lointain pour en livrer une critique valable. Comme dans l'autre feuilleton à gamin de Dickens, Oliver Twist, l'intérêt ne réside pas dans un protagoniste falot cantonné à un registre de victime, mais dans les personnages pittoresques qui l'entourent, qui sont comme autant de représentants d'une condition humaine en constante perte de valeurs.
DOSSIER GEORGE CUKOR :
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire