The Toy (Le Joujou), 1982
Après des débuts difficiles, Donner est désormais bien installé dans le système hollywoodien, et ne va dès lors plus cesser de tourner sans se cantonner à un genre spécifique. Après Inside moves (Rendez-vous chez Max, 1980), comédie dramatique où il dirige John Savage et fait débuter David Morse, il se retrouve embarqué sur ce Joujou, remake
du premier long-métrage réalisé en 76 par Francis Veber, avec Richard Pryor à la place de Pierre Richard et Jackie Gleason reprenant le rôle de Michel Bouquet. Le film est un triomphe public. Pryor est alors au sommet de sa popularité, acteur de stand up corrosif devenant une valeur sûre du box office, et sur le nom duquel on peut faire porter un film, quitte à ce qu'il le vampirise (Superman III qu'il tourne dans la foulée).
Ce n'est pas la première fois que le cinéma français inspire Hollywood — Le Salaire de la peur qui offre à Friedkin son chef-d'œuvre — mais il faut reconnaître une accélération de ces remakes au cours des 80's, avec justement au premier rang les comédies signées Veber : L'Emmerdeur transformé l'année précédente par Billy Wilder en le navrant Buddy buddy, L'Homme à la chaussure rouge, Les Trois fugitifs, que Veber viendra lui-même réaliser, et jusqu'au Dinner for Schmucks de 2010. Formule jugée gagnante puisque le succès sera souvent au rendez-vous. Et l'industrie continuera régulièrement à y puiser son inspiration tant dans la comédie (Trois hommes et un couffin, La Totale, Un indien dans la ville, Neuf mois, Mon père ce héros, LOL) que dans le drame (L'Homme qui aimait les femmes, Le Retour de Martin Guerre, Les Diaboliques, Les Choses de la vie...).
Ce n'est pas la première fois que le cinéma français inspire Hollywood — Le Salaire de la peur qui offre à Friedkin son chef-d'œuvre — mais il faut reconnaître une accélération de ces remakes au cours des 80's, avec justement au premier rang les comédies signées Veber : L'Emmerdeur transformé l'année précédente par Billy Wilder en le navrant Buddy buddy, L'Homme à la chaussure rouge, Les Trois fugitifs, que Veber viendra lui-même réaliser, et jusqu'au Dinner for Schmucks de 2010. Formule jugée gagnante puisque le succès sera souvent au rendez-vous. Et l'industrie continuera régulièrement à y puiser son inspiration tant dans la comédie (Trois hommes et un couffin, La Totale, Un indien dans la ville, Neuf mois, Mon père ce héros, LOL) que dans le drame (L'Homme qui aimait les femmes, Le Retour de Martin Guerre, Les Diaboliques, Les Choses de la vie...).
Ladyhawke (La Femme de la nuit), 1985
Après
le fantastique horrifique de La Malédiction, le fantastique comic-book de Superman the movie, Donner passe au
fantastique médiéval. J'ai longtemps fantasmé ce Ladyhawke, son affiche et l'histoire promise par la
bande-annonce, que projetait régulièrement le cinéma parisien Le
Grand Pavois, salle de quartier refuge de films en fin d'exclusivité. Ma première vision a été bien plus tardive. J'ai ainsi enfin pu
apprécier ce conte splendide, plutôt adulte par son traitement et le
public visé, et digne de ces récits fantastiques du moyen-âge, tels les lais de Marie de France. Une approche bien différente de celle d'un Ridley Scott qui
bizarrement proposait la même année avec son Legend un autre
film d'heroic fantasy, épique et visuellement ultra-travaillé, mais aux sources d'inspiration
plus récentes (des illustrateurs du XIXe à Tolkien). Le genre connaissait il est vrai un nouvel âge d'or, avec des titres comme Dark
Crystal, L'Histoire sans fin, les Conan de Schwarzenneger, ou encore Taram et le chaudron magique qui tous proposent la
recréation d'un monde de merveilles et de ténèbres. La fantasy connaîtra son dernier soubresaut avec Willow, avant de disparaître jusqu'à se voir ressuscitée avec flamboyance par Peter Jackson au début des années 2000.
Le film de Donner est pour sa part un spectacle émouvant et splendide, magnifié par la photographie de Vittorio Storaro, l'un des chefs-opérateurs italiens les plus expressionnistes. Et bénéficie d'une interprétation de premier plan. Pfeiffer est tout simplement parfaite dans son rôle, pleine d'évanescence, fragile tellement son visage paraît pâle et ses yeux pleins de tristesse. Et c'est toujours amusant de mettre en parallèle le rôle de chevalier blanc incarné ici avec panache par Rutger Hauer et celui du pillard bestial qu'il interprète la même année dans le Flesh+blood de Verhoeven. Le duo joue avec un sérieux très premier degré qui se voit régulièrement contrebalancé par la présence délicieuse d'ironie du jeune Matthew Broderick. J'en viens donc à ce qui me désole le plus, l'élément que tous ceux qui ont vu le film savent qu'il est impossible de passer sous silence, à savoir ce rock FM atroce, choix absurdement assumé par le réalisateur, et qui gâche malheureusement toutes les scènes d'action du film sans exception. Dès que Hauer tire son épée, on sait qu'on va grincer des oreilles. Et l'on se prend à rêver d'un fan edit du film, proposant un autre score, plus conventionnel, classiquement symphonique, qui rendrait mieux justice à ce beau titre.
Le film de Donner est pour sa part un spectacle émouvant et splendide, magnifié par la photographie de Vittorio Storaro, l'un des chefs-opérateurs italiens les plus expressionnistes. Et bénéficie d'une interprétation de premier plan. Pfeiffer est tout simplement parfaite dans son rôle, pleine d'évanescence, fragile tellement son visage paraît pâle et ses yeux pleins de tristesse. Et c'est toujours amusant de mettre en parallèle le rôle de chevalier blanc incarné ici avec panache par Rutger Hauer et celui du pillard bestial qu'il interprète la même année dans le Flesh+blood de Verhoeven. Le duo joue avec un sérieux très premier degré qui se voit régulièrement contrebalancé par la présence délicieuse d'ironie du jeune Matthew Broderick. J'en viens donc à ce qui me désole le plus, l'élément que tous ceux qui ont vu le film savent qu'il est impossible de passer sous silence, à savoir ce rock FM atroce, choix absurdement assumé par le réalisateur, et qui gâche malheureusement toutes les scènes d'action du film sans exception. Dès que Hauer tire son épée, on sait qu'on va grincer des oreilles. Et l'on se prend à rêver d'un fan edit du film, proposant un autre score, plus conventionnel, classiquement symphonique, qui rendrait mieux justice à ce beau titre.
The Goonies (Les Goonies), 1985
C'est la grande
époque des productions Amblin', celle vers laquelle tous les rétroviseurs semblent tournés aujourd'hui, avec un Spielberg démiurge auquel le triomphe d'E.T. a donné les coudées franches et qui fait tourner ses protégés
en mettant son nom en avant comme argument publicitaire. J'avoue en être resté à mes trop lointains souvenirs de môme (les gadgets rigolos du début, le bisou dans le noir avec la copine du grand frère, un dernier acte limite trauma), et je ne m'avancerai donc pas à exprimer un jugement sur la valeur du film.
Quels que soient ses défauts, The Goonies acquiert aujourd'hui plus que jamais la patine des film emblématiques de cette époque, avec cette façon de faire naître l'aventure au coin de la rue, et d'être en phase avec les attentes de sensations de son jeune public. Tous les ingrédients sont là, du scénario débordant d'idées de Chris Colombus (qui signait Gremlins en cette même période glorieuse), aux effets mécaniques et visuels typiques d'ILM, en passant par le casting de wonderkids : Josh Brolin, Sean Astin, Corey Feldman, Jonathan Ke Quan (le Demi-Lune de Temple of doom), sans oublier l'affiche de Drew Struzan. D'ailleurs on s'en fout mais quand j'étais gamin, j'avais côte à côte sur le mur de la cuisine familiale les posters grands formats du Donner, de Mad Max 3 et de Fievel et le nouveau monde. Et j'ai donc pendant des années avalé mes Frosties le nez collé à ces visuels.
Quels que soient ses défauts, The Goonies acquiert aujourd'hui plus que jamais la patine des film emblématiques de cette époque, avec cette façon de faire naître l'aventure au coin de la rue, et d'être en phase avec les attentes de sensations de son jeune public. Tous les ingrédients sont là, du scénario débordant d'idées de Chris Colombus (qui signait Gremlins en cette même période glorieuse), aux effets mécaniques et visuels typiques d'ILM, en passant par le casting de wonderkids : Josh Brolin, Sean Astin, Corey Feldman, Jonathan Ke Quan (le Demi-Lune de Temple of doom), sans oublier l'affiche de Drew Struzan. D'ailleurs on s'en fout mais quand j'étais gamin, j'avais côte à côte sur le mur de la cuisine familiale les posters grands formats du Donner, de Mad Max 3 et de Fievel et le nouveau monde. Et j'ai donc pendant des années avalé mes Frosties le nez collé à ces visuels.
DOSSIER RICHARD DONNER :
2 commentaires:
Ah Ladyhawke... que Michele Pfeiffer est belle... quel beau film... quelle... musique atroce. :D Moi aussi j'ai rêvé à un remixage avec une musique appropriée mais cela n'arrivera probablement jamais.
Je pense que l'unanimité est telle concernant cette BO (excepté de la part du réalisateur) que ça a peut-être déjà été fait sur le Net.
E.
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