22 mars 2015

Captain Leiji Matsumoto

Galaxy express 999, Rintarô, 1979
Comment oublier ce train de l'espace ? J'adore la poésie de ce film, ses belles leçons d'humanisme, ses personnages incroyablement charismatiques dont le regard semble chargé d'une profonde mélancolie. Pour les familiers de l'univers de Leiji Matsumoto, c'est un vrai bonheur de croiser des héros devenus mythiques (Toshiro, Harlock, Emeraldas, etc.). Au fil des œuvres du mangaka, on se plaît à les retrouver à différents moments de leur existence, comme autant d'instants qui ont construit leur légende. 

Le scénario du film reprend les grandes lignes de celui de la série télévisée du même nom produite à la même époque, mais s'il était courant en ce temps là de proposer de simples remontages serrés des épisodes, il s'agit bien là d'une toute nouvelle réalisation, pensée pour le grand écran, techniquement bien supérieure, avec un ton différent, plus adulte. Également réalisateur sur la série, Rintarô signe une mise en scène tantôt très alerte, tantôt contemplative, avec de superbes moments de lyrisme ou de spectaculaire. Et les musiques variées d'Aoki Nozomu se marient merveilleusement avec les images. Ce voyage initiatique à bord du triple 9 est passionnant à suivre, et s'achève sur un final bouleversant qui le rend inoubliable. 




Space pirate Captain Herlock, the endless odyssey, outside legend, Studio Madhouse, 2002
Franchement déçu par cette série qui jouissait pourtant d'une excellente réputation (et d'un titre prometteur). J'y ai trop peu trouvé la poésie mélancolique de Matsumoto, de même que la patte de l'incontournable Rintarô, ni le talent des animateurs du studio Madhouse (Vampire hunter D. Bloodlust). L'intrigue de ces nouvelles aventures d'Herlock/Albator se révèle désespérément mince, trop pour justifier 13 épisodesJe n'ai rien contre la lenteur pour peu qu'elle appelle à la contemplation mais pour moi il s'agit surtout ici de rythme déficient. Les épisodes se traînent, les personnages sont peu développés voire inintéressants dans l'expression de tourments qui ne convainquent pas. Les dialogues sont sans saveur et les vrais vilains avec leur ricanement plein d'assurance s'entêtent à défier Herlock et son équipage alors qu'ils ne cessent d'échouer. 

L'animation est un peu trop souvent figée et je déplore également pas mal de recyclage de plans. L'abus de flashbacks pour rappeler les épisodes précédents confirme une étonnante tendance à l'économie, ce que je n'attendais pas de la part d'une production qui se veut ambitieuse. La musique, enfin, a beau se la jouer orchestre philharmonique, elle donne la plupart du temps l'impression d'une tapisserie sonore plaquée sur les images sans plus de conviction. Bref, j'ai regardé ça d'un œil le plus souvent morne, en concluant que la série s'adresse peut-être aux moins de dix ans. Le seul élément qui transcende cette fadeur c'est bel et bien la figure d'Herlock, plus iconique que jamais. Son laconisme, son abscence totale de peur face au danger, sa froideur voire son égoïsme (il se fout d'aider qui que ce soit, il redéfinit ses objectif au gré de ses envies du moment, il sait apprécier les membres de son équipage sans pour autant chercher à conserver leur amitié), composent un personnage qui continue de me fasciner, magnifiquement campé dans son habit de corsaire noir et rouge. Et puis le design du vaisseau Arcadia reste éblouissant et c'est toujours un plaisir de le voir évoluer dans l'espace et s'activer sur le champ de bataille.




Interstella 5555, Studio Toei, 2003
Moi qui trippe déjà bien sur l'album Discovery, j'ai vraiment été conquis par ce long clip des Daft Punk, magnifiquement réalisé et soigné tant dans son trait que dans son animation et ses effets de lumière. The 5tory of the 5ecret star 5ystem a toutes les apparences d'une fable, charmante et pleine de surprises, notamment parce qu'elle parvient sans dialogues à nous rendre ses héros musiciens attachants. On ressent de vraies émotions au fil de leur épopée, c'est riche d'idées à la fois visuelles et poétiques : la rencontre rêvée entre la bassiste et son sauveur sur Something between us, l'exploration du château de Darkwood sur Veridis quo (mon morceau préféré) sont de très beaux moments. 

On ne peut alors qu'être profondément reconnaissant envers toutes les parties concernées pour avoir permis qu'un tel projet ait pu voir le jour. Loin de la seule motivation marketing, il s'agit bien d'un vrai cadeau de fans offert à d'autres.


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