7 décembre 2017

Tales from the crypt, 1989-1996

Tales from the crypt (Les Contes de la crypte), 1989-1996
Une série créée par William Gaines
7 saisons de 93 épisodes
Avec... plein de beau monde.

Produit par Joel Silver, Richard Donner, Walter Hill, Robert Zemeckis pour la chaîne payante HBO, Tales from the crypt démarre sa diffusion en 1989 et se prolongera jusqu'en 1996. Fonctionnant sur le principe de l'anthologie, avec une ambition comparable à celle des Amazing stories de Spielberg, la série dispose d'un budget par épisode plutôt au-dessus de la moyenne — et qui se voit à l'écran — et fait pareillement appel à des collaborateurs prestigieux issus du monde du cinéma, plutôt qu'à des anonymes de la télévision.

C’est ainsi qu’au fil des épisodes le spectateur a le plaisir de tomber sur plein de têtes connues, tant en premiers qu'en seconds rôles et on sent que les comédiens ont pris beaucoup de plaisir à jouer avec leur image. On pourra citer notamment Timothy Dalton, Jon Polito, Dennis Farina, Margot KidderSteve Buscemi, Joe Pesci, Christopher Reeve, Bill Paxton, Martin Sheen, Michael Ironside, Tim Roth et même Roger Daltrey. Parmi les réalisateur, outre les producteurs eux-mêmes qui s'offriront à plusieurs reprise un épisode, on croisera rien de moins que William Friedkin, John Frankenheimer, Tobe Hooper, Mick GarrisDes scénaristes réputés comme Jeffrey Boam,  Bob GaleBrian Helgeland et des acteurs comme Michael J. FoxTom HanksBob Hoskins, Kyle McLachlan ou encore Swarzenegger profiteront également de l'occasion pour passer à la réalisation. Côté chefs op’, Dean Cundey, Jan De Bont ou Don Burgess sont entre autres de la partie. Enfin, si la musique du (superbe) générique est l'œuvre de Danny Elfman, de nombreux épisodes auront le privilège de bénéficier de partitions signées Steve Bartek, Michael Kamen, Michel Colombier, Bill Conti, Ry Cooder, James Horner, Brad Fiedel, ou encore Alan Silvestri. Bref, c'est un impressionnant barnum qui semble réunir tout le Hollywood de cette époque et qui participe aujourd'hui plus que jamais aux délices que procure le visionnage du show.

Les scénarii adaptent directement, en les modernisant, les fameux EC comics des années 50 écrits par Bill Gaines et dessinés par Jack Davis, illustrateur au somptueux noir et blanc, aussi génialement inspiré dans l'horreur que dans l'humour puisqu'il sera l'un des plus talentueux contributeurs au Mad magazine des débuts avec Harvey Kurtzman. Objet à l'époque d'une importante polémique qui bouleversa l'industrie américaine du comics, les bandes dessinées des Contes de la crypte ont marqué l'imaginaire de toute une génération, au moins équivalente à celle de la Twilight zone de Rod Serling. Elles avaient ainsi directement inspiré Stephen King et George Romero pour leur Creepshow de 1982, comme elles le feront encore auprès de John Carpenter lorsqu'il endossera le rôle du gardien de la morgue chargé d'introduire les cours-métrages de Body bags en 1993. 

Condensés sur 26 minutes, les épisodes de Tales from the crypt demeurent encore aujourd’hui étonnamment macabres, n'hésitant pas à aller à fond dans le trash, l'humour noir et le politiquement incorrect. Le coup de génie étant d'avoir respecté l'équilibre pervers des comics : tant que la morale est respectée — les salauds sont punis par là où ils ont pêché — on ne se privera pas pour nous offrir du cul, du gore et du mauvais goût. Sur ce plan-là, l'épisode 1 de la saison 5 où Tim Curry joue trois rôles d'une famille de rednecks repoussants est absolument anthologique, aussi perturbant qu'hilarant (j’en faisais les yeux ronds, la mâchoire pendante).



Je suis aussi particulièrement fan des jeux de mots éhontés du gardien de la crypte, pantin décharné conçu et animé par Kevin Yagher (responsable des maquillages sur la série des Freddy notamment) qui introduit chaque histoire dans de petites scènes vraiment marrantes. On appréciera d'ailleurs de pouvoir (re)découvrir la série aujourd'hui en V.O., les dialogues y étant bien plus riches que dans la version doublée.




Aucun commentaire: